Tunisie – Matières premières : Faut encore compter sur le phosphate?

Par : TAP

L’approvisionnement de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT) de Medhilla en phosphate mouillé produit par la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) s’est arrêté, depuis deux jours, ce qui a conduit à l’arrêt des activités de production de l’acide phosphorique, un produit de base pour le triple superphosphate (TSP).

Le directeur régional du GCT à Medhilla, Mohamed Boukthir, a indiqué que l’arrivée par camions ou par trains du phosphate mouillé de l’unité de production de la CPG à Medhilla est, totalement, paralysée depuis deux jours.

Des mouvements de protestation ont lieu, depuis trois jours, dans la ville de Medhilla où, selon des témoins oculaires, des demandeurs d’emploi observent un sit-in dans le centre-ville, au niveau de la route fréquentée par les bus transportant les employés de la CPG vers leurs sites de travail, dans les mines de Jallabia et de Mezinda, ainsi que vers les unités de production de phosphate.

Ces mouvements de protestation ont, aussi, fait obstacle au transport de phosphate commercial par voie ferrée, à partir de Medhilla vers les usines de transformation de Skhira, selon des informations fournies par une source responsable de la direction régionale de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT).

Ainsi, toutes les carrières d’extraction et les unités de production du phosphate de la CPG sont paralysées que ce soit à Medhilla ou, encore, dans les délégations de Metlaoui, Oum Larayes et Redeyef où les activités de la CPG sont à l’arrêt, depuis plus de deux semaines.

Une source responsable de la CPG a souligné qu’à “l’exception de la poursuite de l’approvisionnement des clients de la compagnie, à Gabès et Skhira, par voie ferrée ou par camions, à partir des laveries de Metlaoui, toutes les autres activités sont paralysées”, qualifiant la situation actuelle “d’effrayante”, dans cette entreprise nationale.

D’autre part, le directeur régional de l’usine de Medhilla du GCT a indiqué que les réserves disponibles en acide phosphorique permettent la poursuite des activités des deux unités de production de triple superphosphate, durant deux jours, seulement. Les besoins quotidiens de cette usine sont de 2000 tonnes de phosphate mouillé et de 600 tonnes de phosphate sec.

La même source a affirmé que la production de cette usine n’a pas dépassé les 54% de sa capacité, au cours du premier trimestre de l’année. Les résultats du recensement général de la population de l’Institut national des statistiques a montré que le gouvernorat de Gafsa occupe le premier rang national au niveau du chômage, avec un taux de 26,2%.

Dans ces conditions, ne faudrait-il pas repenser la stratégie nationale en matière de phosphate? ..