Des dizaines de milliers de manifestants dans la rue contre l’austérité

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étaire général de la CGT, Philippe Martinez (g) et le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly (c), le 9 avril 2015 dans la manifestation anti-austérité à Paris (Photo : STEPHANE DE SAKUTIN)

[09/04/2015 17:31:05] Paris (AFP) Les syndicats ont affirmé jeudi avoir réussi leur démonstration de force anti-“austérité” en mobilisant 300.000 manifestants dont 120.000 à Paris, selon la CGT, la police n’ayant recensé que 32.000 personnes dans les rues de la capitale.

“Gouvernement et patronat doivent entendre le message et les exigences sociales exprimées aujourd?hui”, juge la CGT, qui estime que cette mobilisation d’un “succès retentissant” “doit désormais s?amplifier d?ici à la prochaine journée d?action du 1er mai”.

Pour FO, qui avait appelé avec la CGT, la FSU et Solidaires à la mobilisation, cette journée qui a réuni des “centaines de milliers de salariés du privé, du public et des retraités” est révélatrice d?un “réel mécontentement”.

Avec ce défilé national, la CGT espérait aussi afficher une image de force et d’unité, après la crise sans précédent qui a abouti à la démission de son ex-numéro un, Thierry Lepaon.

Cette mobilisation est la plus vaste depuis celle de mars 2014 contre le pacte de responsabilité (240.000 participants, dont 60.000 à Paris selon la CGT, 10.000 selon la police).

En tête du défilé parisien, une large banderole était frappée des revendications: “Contre l’austérité, pour les salaires, les services publics, l’emploi, la protection sociale”.

Parmi les slogans scandés par les manifestants, on pouvait entendre “Hollande, Valls, Macron, au service des patrons, travailleurs, il faut qu’on l’ouvre” ou encore “Aucun soutien à ce gouvernement au service des patrons”.

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érité à Marseille le 9 avril 2015 (Photo : BORIS HORVAT)

Francine Haegel, bibliothécaire strasbourgeoise croisée dans le cortège, a expliqué “manifester contre la précarisation des salariés, contre la casse du droit du travail, et contre la marche vers l’esclavage”, pour qu’on “arrête de considérer les salariés comme la variable d’ajustement.

Dans la matinée, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés en région où plus de 80 défilés étaient programmés.

Parmi les cortèges les plus fournis, Marseille (7.000 selon la police), Bordeaux (10.000 manifestants, selon la CGT, 4.700 selon la police), Lyon (7.000, selon les organisateurs, 4.200 selon la police), Toulouse (8.000 selon les organisateurs, 4.000 selon la police), Nantes (3.000 selon la police), Rouen (5.000 selon les organisateurs, 2.800 selon la police) ou Rennes (2.200 selon la préfecture).

– Perturbations au Louvre et à la Tour Eiffel –

Près de 800 syndicats d?entreprises publiques et privées avaient également appelé à la grève jeudi, selon la CGT.

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érité à Nantes le 9 avril 2015 (Photo : GEORGES GOBET)

Hormis dans le ciel, où l’appel à la mobilisation télescope un mot d’ordre lancé par le premier syndicat de contrôleurs aériens, les transports fonctionnaient normalement.

Quelque 24% des enseignants du primaire et plus de 35% des professeurs de collège ont en revanche fait grève jeudi, estiment les syndicats, tandis que le ministère de l?Éducation a avancé des taux bien plus faibles (10%).

Alors que Radio France est en grève depuis plus de trois semaines, un appel à la mobilisation a aussi été lancé à France Télévisions. Dans le cortège parisien, l’intersyndicale de France Inter a défilé avec une banderole “Non à la casse de Radio France”.

Parmi les perturbations, à noter une fermeture de la Tour Eiffel qui ne devait rouvrir qu’à 18H00, les personnels d’exploitation (caissiers, agents d’accueil…) du monument payant le plus visité au monde s’étant joints au mouvement.

Le Musée du Louvre a lui ouvert à midi seulement, avec trois heures de retard, en raison d’un piquet de grève organisé par des salariés devant la Pyramide, selon la direction.

Une dizaine de jours après des départementales marquées par la défaite du PS et l’enracinement du Front national, la protestation des syndicats rejoint celle de certains politiques: les écologistes ont demandé un “changement de cap” et Martine Aubry un infléchissement en faveur “de l’emploi et de la croissance”. A gauche, Lutte ouvrière, le NPA et le Front de gauche soutiennent l’initiative syndicale.