Argentine : Kicillof accuse le juge Griesa de favoriser les fonds

129fbbe0557d0bbf52c481ddc7cf6e49e9dfdb1f.jpg
Économie, Axel Kicillof, le 1er mars 2015 à Buenos Aires (Photo : Juan Mabromata)

[03/03/2015 21:15:21] Buenos Aires (AFP) Le ministre argentin de l?Économie, Axel Kicillof, a critiqué à nouveau mardi le juge américain Thomas Griesa, qu’il accuse d’empêcher le remboursement de la dette du pays et de favoriser les fonds vautours.

“Ce que fait Griesa est étrange. Il n’y a pas de logique juridique, c’est une véritable sottise, à des fins d’extorsion, et cela permet aux (fonds) vautours de dire dans le monde entier que l’Argentine est K.O. car elle se porte mal, alors qu’en réalité, c’est qu’ils ont trouvé un juge avec lequel ils sont devenus amis” a dénoncé le ministre de l’Économie à Radio Nacional.

Ces déclarations interviennent au lendemain de la date butoir fixée par la justice américaine, pour que les créanciers de l’Argentine se manifestent s’ils souhaitent réclamer le remboursement à 100% de la valeur initiale, comme le demandent NML Capital ou Aurelius, sociétés spécialisées dans le rachat de titres à des fins spéculatives.

Ces fonds vautours, détenant 7% de la dette du pays, avaient gagné un procès à New York, en 2012, contraignant l’Argentine à leur rembourser quelques 1,33 milliard de dollars (plus d’un milliard d’euros), soit 100% de la valeur des titres de dette. Le gouvernement avait immédiatement annoncé qu’il ne paierait pas.

Les fonds spéculatifs avaient racheté des bons de la dette à prix cassés, lors du défaut de paiement du pays en 2001, et ont refusé la restructuration de la valeur de ces bons proposée par le gouvernement en 2005 et 2010. Les autres avaient tous accepté le compromis, soit une décote de 70%.

Afin de forcer le pays à respecter la décision de justice, le juge Griesa bloque depuis juillet 2014 les 539 millions de dollars (481 millions d’euros) déposés à la Bank of New York par l’Argentine, destinés à rembourser les créanciers ayant accepté les deux restructurations de la dette de 2005 et 2010.

Ce blocage a entraîné le placement de l’Argentine en défaut partiel par les agences de notation.