Tous les gouvernements ont échoué à relancer l’économie tunisienne

Par : TAP

wmc-economie-sauve-tunisie.jpg«Les gouvernements qui se sont succédé après la Révolution n’ont pas réussi à relancer l’économie tunisienne et la croissance est demeurée fragile», a déclaré le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari.

Intervenant, lundi 12 janvier lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre de l’économie et des finances Hakim Ben Hammouda, il a affirmé que «le taux de croissance en 2014 ne dépassera pas 2,4% contre 2,8% prévu dans le cadre de la loi de finances 2014. Et d’ajouter que pour parvenir à ce taux de croissance (2,4%), la Tunisie doit réaliser, au cours du 4ème trimestre 2014, une croissance de 2,8%.

Ce résultat serait, essentiellement, expliqué par la bonne performance du secteur agricole qui devra réaliser un taux de croissance aux alentours de 2,8%, alors que les industries manufacturières enregistreront une faible croissance de 1,5% en raison d’une baisse des résultats des industries alimentaires (-2,7%). Les industries non manufacturières réaliseraient un résultat négatif aux alentours de 0,9% à cause de la régression du secteur des hydrocarbures.

Ayari a, par ailleurs, passé en revue les différents indicateurs réalisés par l’économie nationale, qualifiant le bilan du gouvernement de Mehdi Jomaa -qui s’apprête à céder la place au gouvernement de Habib Essid-, de «satisfaisant».

Le gouvernement est parvenu à maîtriser le déficit du budget de l’Etat, lequel est passé de 6,8% en 2013 à 4,6% en 2014, mais les indicateurs liés à l’investissement privé national et étranger sont restés bloqués, a-t-il indiqué, rappelant que des taux négatifs ont été enregistrés notamment au niveau des investissements étrangers au cours de l’année écoulée.

Le gouverneur de la BCT a, par ailleurs, exprimé sa profonde « inquiétude » de la poursuite du déficit de la balance commerciale qui est passé de 3,3% en 2013 à 8,9% en 2014 et devrait représenter 7,5% du PIB en 2015. Cette situation grave peut mener à un dérapage dangereux a estimé Ayari, ajoutant que la maîtrise du déficit devra être un souci partagé par tous les intervenants. S’agissant du problème de l’endettement, le gouverneur de la BCT a estimé qu’il devra atteindre 52,9% du PIB en 2015, contre 51,6% l’année dernière.

La dette extérieure atteindra cette année 44% du PIB contre 43,7% en 2014, a-t-il encore relevé.

Concernant le taux de change du dinar par rapport au dollar, Ayari a rappelé que le dinar a régressé par rapport à la devise américaine de 11,5% contre 6,6% enregistré en 2013.

Le taux d’inflation a, quant à lui, enregistré une régression, passant de 6,5% en 2013 à 5,5% en 2014, a-t-il affirmé, précisant que l’objectif recherché pour les deux prochaines années est d’abaisser ce taux à 4%.