Portugal Telecom : le vote des actionnaires sur l’offre d’Altice reporté

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euros (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[12/01/2015 20:43:38] Lisbonne (AFP) Les actionnaires de Portugal Telecom, réunis en assemblée générale, ont décidé lundi le report au 22 janvier du vote sur la cession des actifs portugais de l’opérateur au groupe Altice, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la holding.

Le régulateur de la Bourse portugaise a levé dans la soirée la suspension du titre de Portugal Telecom décrétée vendredi, dans l’attente de “clarifications” sur les conséquences d’une telle vente sur sa fusion en cours avec l’opérateur brésilien de télécommunications Oi.

Le président du conseil d’administration de la holding PT SGPS, Joao Mello Franco, s’est engagé à fournir aux actionnaires d’ici dix jours “les informations supplémentaires” réclamées par le gendarme de la Bourse.

Le report de l’assemblée, proposé par les actionnaires de référence, a été approuvé par 90% des votants, a précisé la porte-parole de PT SGPS.

Le sujet à l’agenda reste la vente des actifs portugais par le brésilien Oi au groupe Altice de l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, a-t-elle ajouté.

Un des actionnaires minoritaires, le Syndicat des travailleurs du groupe Portugal Telecom (STPT), avait plaidé en faveur de la convocation d’une nouvelle assemblée générale pour voter l’annulation de la fusion entre PT et Oi.

Plus de 200 salariés ont manifesté devant le siège de l’opérateur où se tenait l’assemblée pour protester contre la vente de l’entreprise. “PT n’est pas à vendre” et “vendre PT est un crime”, pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants.

Les actifs portugais de PT appartiennent désormais au brésilien Oi, qui les a absorbés en mai dans le cadre de la fusion avant de s’engager début décembre à les vendre pour 7,4 milliards d’euros à Altice, maison mère de l’opérateur français Numéricâble-SFR.

Mais le dernier mot revient aux actionnaires de la holding Portugal Telecom, qui détiennent une part de 39,7% dans Oi et disposent d’un droit de veto.

Favorable au report de l’assemblée, le gendarme de la Bourse avait estimé que les actionnaires ne disposaient pas à temps de toutes les informations nécessaires à une prise de décision.

Parmi les pièces manquantes figurait un rapport du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC) sur les prêts octroyés depuis 2000 par Portugal Telecom au groupe Espirito Santo, dont la débâcle a ébranlé le système financier du pays.

Dans son rapport, le cabinet a estimé que l’opérateur de télécommunications avait réalisé ces placements financiers sans en avoir suffisamment analysé les risques.

L’assemblée générale s’est déroulée à peine quelques jours après la perquisition par la police judiciaire du siège de Portugal Telecom, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude liés aux prêts accordés au groupe Espirito Santo.

Rioforte, une des holdings du groupe entre-temps en faillite, avait ainsi échoué en juillet à rembourser 897 millions d’euros à Portugal Telecom, provoquant la dégringolade du titre en Bourse.

PT Portugal, l’opérateur historique portugais, emploie près de 11.000 personnes et détient entre 40% et 50% des parts des marchés de la téléphonie mobile, du haut débit et de la télévision au Portugal.