Un site de recherche de vols attaqué en justice par deux compagnies

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avion (Photo : Eitan Abramovich)

[31/12/2014 12:06:02] New York (AFP) La compagnie aérienne américaine United Airlines et le voyagiste en ligne Orbitz ont porté plainte contre un site internet qu’ils accusent d’utiliser des moyens illégaux pour permettre aux consommateurs de trouver des billets d’avion moins chers.

La plainte, déposée courant novembre et consultée mardi par l’AFP, accuse Aktarer Zaman et son site Skiplagged.com de “concurrence déloyale” et de rupture et détournement de contrats.

“Zaman, opérateur de Skiplagged, utilise son site internet pour interférer intentionnellement et malicieusement avec les contrats des plaignants et les relations d’affaires dans le secteur du transport aérien”, notamment “en faisant la promotion de pratiques interdites”, affirme la plainte.

Concrètement, le site suggère d’acheter non pas un billet vers la ville dans laquelle on souhaite se rendre mais un voyage moins cher pour une autre destination, avec une correspondance dans la ville en question. Une fois dans l’avion, le passager n’effectue que la première partie du voyage réservé et sort de l’aéroport au lieu de prendre sa correspondance.

Ce stratagème, qui ne fonctionne que pour des vols sans retour et à condition de ne pas mettre de bagage en soute, “est strictement interdit par la plupart des compagnies aériennes en raison d’inquiétudes en termes de logistique et de sécurité publique”, affirme la plainte.

United évoque des pertes de revenus et de clients qui auraient pu acheter les sièges laissés vides sur la deuxième partie du parcours, l’impossibilité de bien calculer la charge de ses appareils et la quantité de kérosène à prévoir pour chaque vol, ou encore des retards quand les avions sont retenus à la porte d’embarquement pour attendre des passagers qui n’arrivent jamais.

Orbitz estime de son côté que les pratiques de Skiplagged menacent ses accords contractuels avec les compagnies aériennes.

Les deux plaignants reprochent en outre à Skiplagged d’avoir intégré des passerelles vers leurs plateformes de réservation à son site internet de nature à tromper les consommateurs, et d’avoir continué à le faire de manière déguisée malgré des promesses d’arrêter.

Ils réclament l’interdiction de ces pratiques ainsi que des dédommagements “de plus de 75.000 dollars” pour six chefs d’inculpation.

Skiplagged de son côté appelle ses clients à son secours, affirmant dans un bandeau sur son site internet que si les plaignants arrivent à leurs fins, cela les “empêchera d’économiser beaucoup d’argent sur les tarifs aériens”.

Une campagne de dons en ligne, sur le site gofundme.com, lui avait déjà permis de collecter mardi après-midi quelque 22.500 dollars auprès de 1.069 personnes, sur un total visé de 25.000 dollars.

“Tout ce que Skiplagged a fait et continue de faire est légal, mais le seul moyen de le prouver efficacement est avec des avocats”, y affirme Aktarer Zaman.

“Je ne sais vraiment pas combien cette plainte coûtera en fin de compte, sinon probablement beaucoup”, a-t-il ajouté mardi, promettant de détailler l’usage des fonds et de transférer les éventuelles sommes trop perçues à des organisations caritatives.