Tunis – Commerce : Nous avons l’ambition de devenir n°1 du make-up (2)

Novembre 2014, Kisses a ouvert un –nouveau- magasin en plein centre de Tunis, au 39, avenue de Paris. Près de trois ans après sa création, la chaîne de magasins de cosmétiques de Poulina Group Holding (PGH) est en pleine croissance, avec en point de mire le leadership dans son secteur.

Explications du directeur général, Raouf Ennaji.

raouf-ennaji-kisses-2014.jpgWMC : Quel est aujourd’hui le poids de ce secteur dans l’activité de PGH ?

Raouf Ennaji : Comme vous le savez, Poulina Group Holding est avant tout un groupe industriel, qui occupe une place prépondérante dans l’économie de notre pays. A l’époque où la Tunisie devait se construire, c’est dans l’industrie et l’industrie seule qu’un privé pouvait participer à l’effort national. Il fallait doter le pays d’usines qui puissent garantir à notre nation une autonomie par rapport à l’Europe.

Il fallait aussi fournir des emplois à tous ces Tunisiens et ces Tunisiennes qui avaient pour ambition d’avoir une vie plus confortable. Seule l’industrie pouvait répondre à cette exigence, à ce rendez-vous avec l’Histoire qui s’écrivait à chaque fois qu’une usine commençait à produire.

Ainsi, pendant 47 ans, notre groupe s’y est attaché, permettant à la Tunisie d’avoir un tissu industriel que bien des pays voisins nous envient aujourd’hui. De ce fait, il faudra que beaucoup d’autres années passent avant que PGH n’inverse sa nature et devienne un Groupe à prédominance commerciale. L’activité Commerce et Services, l’un des neuf métiers autour desquels Poulina est organisé, ne pèse encore que 10% en termes de C.A.

Quelles en sont les branches les plus prometteuses?

Je crois que l’avenir de notre pays se trouve ailleurs, en fait. La main-d’œuvre tunisienne est qualifiée et nos jeunes ont pour la plupart des diplômes universitaires.

Par ailleurs, nous sommes proches de l’Europe et le français reste la langue du business en Tunisie. Ces atouts, nous devons savoir les utiliser tout en ayant la flexibilité nécessaire pour capitaliser dessus. Je suis convaincu que la Tunisie peut relever ce défi en acceptant d’explorer une voie qui commence à peine à être identifiée, celle de la sous-traitance non pas en matière d’industrie mais plutôt en termes de services.

Si nous réformons profondément notre système et mettons en place dès maintenant les outils nécessaires pour capter une partie du business mondial de la sous-traitance des services, nous serons alors capables d’offrir suffisamment d’emplois à nos jeunes et rééquilibrer ainsi notre balance commerciale.

A l’étranger, nos ingénieurs sont classés parmi les meilleurs, beaucoup de Tunisiens occupent des postes prestigieux de chercheurs d’avant-garde. Sachons mobiliser nos forces et nos atouts pour développer notre économie en vue de s’adapter à la future demande mondiale, celle de la sous-traitance en matière de services.

Quels sont les segments les plus importants de votre clientèle en terme de chiffre d’affaires?

Contrairement à nos concurrents, nous pensons que le make-up sera l’un des moteurs de notre activité. D’ailleurs, à Kisses nous lui accordons beaucoup de place, au détriment des parfums. Parce que les revenus des Tunisiennes sont ce qu’ils sont, et surtout parce que les parfums deviennent de plus en plus chers, nous avons choisi de mettre toute notre énergie sur cet axe de la beauté, celui qui donne envie aux clientes de franchir les portes de nos magasins plusieurs fois par semaine pour découvrir les nouvelles tendances qui sont à la portée de leur bourse.

Du reste, nous sommes perçus comme le spécialiste du maquillage en Tunisie. Kisses est l’enseigne où nos clientes s’attendent à trouver le conseil précieux, unique, en un mot celui qui fait la différence, pour rendre chaque femme encore plus belle, tous les jours.