Areva doit renforcer sa compétitivité pour le n°2 du groupe

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à Paris le 13 décembre 2012 (Photo : Eric Feferberg)

[26/11/2014 13:35:42] Paris (AFP) En difficulté, Areva n’a pas de problème immédiat de trésorerie mais le géant public du nucléaire doit renforcer sa compétitivité et sa structure financière afin d’améliorer sa performance à moyen terme, a déclaré mercredi son numéro deux, Philippe Knoche.

“Le groupe ne fait pas face à un problème de trésorerie à court terme. Nous disposons de plus de 2 milliards d’euros de trésorerie en banque, qui bien entendu sont en face de 7 milliards de dette brute. Mais il n’y a (…) aucun sujet de trésorerie à court terme”, a expliqué le directeur général délégué devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée.

“Pour le moyen terme néanmoins, il convient de se mettre dès aujourd’hui (…) au travail pour sortir du cercle vicieux du surendettement”, a ajouté celui qui remplace le président du directoire Luc Oursel, parti pour maladie.

Areva avait annoncé le 18 novembre renoncer à l’un de ses principaux objectifs pour 2014 et suspendre l’ensemble de ses perspectives financières pour les deux années suivantes. Le groupe souffre du retard du chantier du réacteur EPR en Finlande et du décalage dans le redémarrage de centrales nucléaires au Japon, mais aussi de l’atonie du marché des services aux installations existantes.

Cela lui a valu d’être relégué en catégorie spéculative par l’agence de notation Standard and Poor’s, un énième revers pour le spécialiste de l’atome qui voit également sa gouvernance chamboulée de fond en comble.

Détenu à 87% par l’Etat, Areva avait dit à cette occasion travailler à “un renforcement de son plan de performance”.

“Nous travaillerons (…) à un plan complet de moyen terme d’ici à fin février”, a confirmé Philippe Knoche, estimant que les efforts de réduction des coûts et des investissements se sont jusqu’ici révélés insuffisants.

– Des chantiers sociaux –

“Dans ces axes de travail, il y a le développement encore plus fort de nos partenariats avec l’Asie et avec les pays en croissance. Il y a une demande forte, à la fois dans le nucléaire et les renouvelables sur ces zones-là”, a-t-il expliqué.

“Le deuxième point est de gagner en compétitivité, en flexibilité”, a-t-il poursuivi. “Nous réalisons un tiers de notre chiffre d’affaires en France, nous avons plus de la moitié de nos effectifs en France. C’est une fierté. Mais dans les deux cas, que ce soit en France ou à l’international, nous sommes soumis à des pressions, de la concurrence forte dans des marchés dégradés”.

Le futur plan se penchera également sur la structure financière d’Areva. “Il ne faut s’interdire l’examen d’aucune solution. Il n’y a pas non plus de solution simple, que ce soit en termes de partenariat, de recapitalisation. Toutes ces solutions ont des avantages et des inconvénients”, a dit M. Knoche.

Sur le plan social, l’impact du plan est en discussion avec les syndicats, a-t-il indiqué. “Nous avons quelques chantiers à ouvrir. Ils sont connus des organisations syndicales. Nous en discutons avec la tradition du dialogue social qui est celle du groupe Areva (…). Ce sera bien entendu spécifique à chacune des activités en France, tout en tenant compte de la situation globale du groupe”, qui employait environ 45.000 personnes fin 2013.

Interrogée par l’AFP, la CGT a dit craindre notamment une externalisation des fonctions support comme la comptabilité.

Areva entend aussi tirer les leçons de la construction des premiers réacteurs de nouvelle génération EPR à Flamanville (Manche) et en Finlande, deux chantiers qui accumulent retards et surcoûts, sans remettre en question cet “atout” pour la France.

Philippe Knoche est pressenti pour devenir directeur général d’Areva après la modification des instances de gouvernance du groupe, tandis que l’ancien patron du groupe automobile PSA Peugeot Citröen, Philippe Varin, a été appelé à la rescousse par l’Etat actionnaire pour présider le futur conseil d’administration.

Ce dernier devrait faire une entrée anticipée au sein de l’actuel conseil de surveillance, qui doit arrêter mercredi après-midi la liste des futurs administrateurs. Leur nomination sera soumise aux actionnaires lors d’une assemblée générale programmée durant la première quinzaine de janvier.