çade de la boutique de luxe Hermès à Paris (Photo : Miguel Medina) |
[06/11/2014 12:18:25] Paris (AFP) Sauf imprévu, le maroquinier et fabricant des carrés de soie Hermès franchira cette année pour la première fois le cap des 4 milliards d’euros de ventes, après un 3e trimestre très solide porté par l’Asie et par l’Amérique.
Le fabricant des sacs Kelly et Birkin a publié jeudi un chiffre d’affaires en hausse de 10,6% au troisième trimestre, à 990,6 millions d’euros. Soit +11,1% à taux de change constants après +12% au premier semestre.
“Hermès superforme très largement le reste du secteur (…) malgré la dégradation des conditions de marché”, note Aurel BGC.
LVMH a fait +4% à change constant et le pôle luxe de Kering +3,5%.
Toutefois l’entreprise n’a pas été totalement préservée face au ralentissement du marché en Asie, relève CM-CIC Securities.
Axel Dumas, le président de Hermès, est “content du trimestre”. “On se maintient en Asie (le marché principal du groupe), on a une poussée sur le Japon et les Etats-Unis sont en force”, a-t-il dit à l’AFP.
Sur neuf mois, les ventes ont grimpé de 8,8% (11,7% à change constant) à 2,9 milliards d’euros, contre 2,66 milliards un an plus tôt.
Au troisième trimestre “on a été touchés comme tout le monde par les événements à Hong Kong, et aussi à Macao. Mais pour nous la Chine continentale se maintient”, avec une croissance supérieure aux 10,2% (taux constant) de la zone Asie hors Japon, a dit M. Dumas.
Sur neuf mois, les ventes en Asie hors Japon ont augmenté de 14,8%.
Le Japon, principal marché de Hermès à l’étranger, a confirmé sa vitalité au troisième trimestre (+16,4% à taux constant) et finit en hausse de 13% sur neuf mois.
“Le Japon et les Etats-Unis ont compensé la baisse à Hong Kong”, a dit M. Dumas.
– la Chine fait chuter l’horlogerie –
L’Amérique progresse de 16,9% au troisième trimestre et 14,1% sur neuf mois.
L’Europe s’en tire avec les honneurs vu le contexte politico-économique, à +6,8% au troisième trimestre et +6,9% depuis janvier. La France fait +6,2% au troisième trimestre et +6,4% sur neuf mois.
Hermès se porte mieux que d’autres marques car ses produits sont perçus comme plus exclusifs.
“C’est l’un des meilleurs exemples d’une marque de luxe qui réussit à maintenir une image haut de gamme tout en vendant un nombre significatif de produits d’entrée de gamme”, relevait une étude récente de HSBC.
Par métiers, la maroquinerie, pilier principal, a accéléré de manière “impressionnante” au 3e trimestre, juge Aurel BGC: +19,3% à change constant à 454 millions d’euros, contre +12,6% au premier semestre. Sur neuf mois, la hausse est de 14,8% à 1,29 milliard d’euros.
Hermès a profité de la montée en puissance de ses nouveaux ateliers en Isère et en Charente.
“On a augmenté d’environ 10% notre production dans la maroquinerie et on reste sur un objectif annuel de 8-10% de progression des ventes”, indique M. Dumas.
Les ventes de parfums ont aussi accéléré, à +11,8% au troisième trimestre contre +8% au premier semestre. La hausse atteint 9,2% depuis janvier.
Pour autant, la division Vêtements et accessoires a ralenti à +9,1% au troisième trimestre contre +15,8% au premier semestre, et termine sur neuf mois à +13,4% et 676 millions d’euros.
Et la Soie et Textiles a divisé par trois son rythme de croissance au troisième trimestre (+3,6%) et fait +8,7% sur neuf mois à 318,5 millions d’euros.
La nouvelle designer du prêt-à-porter féminin, Nadège Vanhee-Cybulski, présentera en mars sa première collection.
L’horlogerie a elle encore dégringolé, à -14,4% au troisième trimestre et -9,6% depuis janvier. Hermès souffre comme ses concurrents des mesures anti-corruption instaurées en Chine, qui plombent les montres pour hommes.
Pour conjurer ce sort, Hermès a lancé au printemps un nouveau modèle féminin (Faubourg) et réfléchit à une “nouvelle approche des réseaux de distribution”, selon Axel Dumas.
Le groupe table toujours sur une croissance en 2014 d’environ 10% à taux constant et une rentabilité opérationnelle “inférieure” au record de 32,4% de 2013, car les parités monétaires ont pesé pour 77 millions d’euros sur les 9 premiers mois.
Il va voir LVMH sortir d’ici quelques semaines en grande partie de son capital, en vertu d’un accord de pacification entre les deux groupes annoncé début septembre après 4 ans de bataille.