Coopération : L’UE au secours de la qualité du tourisme tunisien

Le tourisme tunisien va-t-il se débarrasser de l’un de ses maux endémiques, peut-être le plus lourd de conséquence, celui de la piètre qualité des services qui est l’une des causes –peut-être la première- du très faible taux de retour des touristes –autour de 25%? C’est en tout cas l’objectif que se sont fixé les promoteurs du programme visant à mettre en place un dispositif de promotion de la qualité dans le secteur touristique.

tunisie-union-europeenne-01.jpgA cet effet, la Commission européenne a récemment lancé un appel à proposition dans le cadre d’un projet de jumelage, financé par le Programme d’Appui à l’Accord d’Association et à la Transition (P3AT) ayant notamment pour objectif la conception d’un label “Qualité Tourisme Tunisie“ et de l’expérimenter sur le terrain.

D’une durée de 24 mois –de février 2015 à février 2017-, le projet bénéficiera d’une enveloppe de 1,4 million d’euros (près de 3 millions de dinars).

Cet appel à proposition s’adresse aux administrations publiques et aux organismes mandatés tels qu’ils sont définis dans le manuel de jumelage des États membres de l’Union européenne.

Ce programme a deux objectifs, général et spécifique. L’objectif général est de «renforcer la compétitivité internationale de la destination Tunisie à travers la mise en place d’un dispositif Qualité Tourisme Tunisie», car en raison de «l’intensité concurrentielle entre les destinations touristiques en Méditerranée», elle se trouve dans l’obligation de «défendre à court terme ses positions dans le tourisme de masse, et parallèlement à préparer et développer de nouveaux créneaux d’avenir plus rentables».

De la diffusion d’une culture de la Qualité, «il en est attendu à moyen terme une amélioration des grands indicateurs quantitatifs (entrées et nuitées) et qualitatifs (perception de la destination par les grands voyagistes) de l’activité touristique».

L’objectif spécifique consiste quant à lui à «concevoir un label Qualité Tourisme Tunisie et l’expérimenter sur le terrain». Ce qui nécessite, au préalable, de rénover le «cadre législatif, réglementaire et institutionnel, et la définition d’un cadre réglementaire de mise en œuvre»; et par voie de conséquence de se poser «la question du contenu du concept (place des critères obligatoires et des normes de qualité, degré d’obligation et de liberté, contenu détaillé), puis de ses étapes et modalités de mise en œuvre, le tout en très étroite collaboration avec la Profession».

L’étape suivante consiste en «une expérimentation régionale initiale aidée par le jumelage» qui «permettra de tester la validité du nouveau cadre, d’améliorer la qualité des procédures administratives, de tester l’application des nouvelles normes et du nouveau label, enfin d’intégrer de nouvelles dimensions d’innovation, de développement régional et de développement durable».

Une fois l’expérimentation effectuée, il sera procédé à une définition du label Qualité, toujours en collaboration avec la profession, et à son positionnement à l’élaboration des référentiels et la formation des fonctionnaires et instructeurs qui seront appelés à diffuser la démarche qualité et le label parmi les entreprises du secteur.