La zone euro toujours au menu du FMI et de la Banque mondiale à Washington

f431d7bd2f07e348ea3029dfdae07def3a11a996.jpg
érence de presse, le 9 octobre 2014 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[10/10/2014 06:15:16] Washington (AFP) La faiblesse de la zone euro devrait continuer d’être au coeur des discussions des leaders économiques mondiaux réunis à Washington à l’occasion des réunions d’automne du FMI et de la Banque mondiale.

“La préoccupation principale ici, c’est la question de la croissance européenne”, a estimé jeudi le ministre français des Finances, Michel Sapin, parce que “quand la zone euro se porte mal, le monde entier se porte mal”.

Croissance atone, risques de déflation, ratés du moteur économique allemand, incertitudes sur le budget français, politique monétaire quasiment au taquet, réformes structurelles qui se font attendre en France et en Italie… la litanie des interrogations tourne en boucle sur les bouches des participants aux réunions entamées jeudi dans la capitale américaine.

Ces craintes sur la zone euro ont d’ailleurs fait trébucher les marchés, Wall Street finissant en nette baisse jeudi.

La directrice du FMI, Christine Lagarde, a prévenu qu’il existait “de sérieux risques” de récession en zone euro si les gouvernements n’agissaient pas, en faisant des réformes structurelles potentiellement douloureuses chez certains (France, Italie) ou en soutenant la croissance chez d’autres (Allemagne).

aeb06f0dad5ea8dfef9ee90a4d4cf9e45ee46f78.jpg
éunion du FMI, le 9 octobre 2014 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

“C’est bien trop pessimiste” d’affirmer que l’Europe est le problème et que tout y va mal, a plaidé jeudi le patron de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, affirmant que beaucoup avait été fait mais qu’il y avait encore du travail.

“Comme vous le savez, la France et l’Italie ont désormais des gouvernements plus ambitieux que les précédents pour les réformes, et j’espère qu’ils auront l’endurance politique d’aller au bout”, a-t-il déclaré.

Le gouvernement français de Manuel Valls et italien de Matteo Renzi ont lancé plusieurs chantiers de réforme de pans entiers de l’économie, provoquant des frictions avec leurs ailes gauches ou avec les organisations syndicales.

En France par exemple, a débuté jeudi une réunion entre patronat et syndicats pour réformer le dialogue social. Une loi “pour la croissance” doit par ailleurs être présentée à la mi-octobre qui pourrait rebattre les cartes dans les professions réglementées.

Le budget français est aussi un sujet de préoccupation s’il devait être retoqué par la Commission européenne car ne respectant pas ses engagements en matière de dette et de déficit.

Un participant aux diverses réunions en cours à Washington exprimait son inquiétude sur le sujet et disait son “espoir” que la France trouve une solution d’ici au 15 octobre, date à laquelle le projet de budget doit avoir été transmis à Bruxelles.

– Signer des chèques –

7eed8ef22b2a079a892bbb1842ecff55aaf53168.jpg
épidémie Ebola, le 9 octobre 2014 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

Mais, selon lui, c’est “l’Allemagne qui devrait être sous pression ici” à Washington, sommée par plusieurs de ses partenaires européens et par le FMI de dénouer les cordons de sa bourse pour soutenir la croissance.

Cette pression a encore été accrue par les mauvais chiffres publiés cette semaine en Allemagne, faisant craindre un coup d’arrêt de la première économie de la zone euro.

Jeudi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a répété la position de son pays: étudier les investissements potentiels mais refuser l’idée d’arroser à tout va. La croissance ne peut s’obtenir “en signant des chèques”, a-t-il dit.

Au programme vendredi figure la fin du G20 Finances, réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des pays les plus riches du monde. Ils ne devraient toutefois pas publier le traditionnel communiqué final à l’issue de leurs travaux, s’étant déjà rencontrés il y a quelques semaines à Cairns en Australie.

Jeudi soir, le groupe des pays en développement émergents, connu sous le nom de G24, a un peu adouci son discours sur les effets indésirables de la politique monétaire américaine, un sujet de préoccupation récurrent depuis les turbulences financières de 2013 provoquées par l’hypothèse d’une sortie de la politique ultra-accommodante de la Fed.

Alors que cette sortie est en cours à mesure que la reprise américaine se conforte, les pays émergents semblent moins sensibles, parce qu’ils “sont mieux équipés pour gérer la volatilité, parce que nous avons des systèmes financiers plus forts” qu’auparavant, a déclaré jeudi la gouverneur de la Banque centrale de Malaisie, Zeti Akthar Aziz.

Le monde de la finance tiendra aussi une grand-messe, avec la réunion annuelle de l’IIF, le lobby bancaire international qui accueillera grands patrons et banquiers centraux.