L’iPhone 6 d’Apple : les gagnants et les perdants côté français

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éra à Paris (Photo : Joel Saget)

[10/09/2014 18:01:15] Paris (AFP) La présentation très attendue de l’iPhone 6 par le géant informatique américain Apple mardi en Californie a d’ores et déjà dopé ou affecté plusieurs entreprises françaises, fournisseurs de composants ou de technologies.

La principale annonce entourant cette nouvelle version du smarphone vedette d’Apple concerne sa capacité de paiement sans contact grâce à la technologie NFC (Near Field Communication), un domaine où de nombreuses sociétés tricolores sont historiquement en pointe.

Le spécialiste des transactions sécurisées Inside Secure a été un précurseur sur le NFC, déposant ses premiers brevets en 1999, mais a beaucoup pâti ensuite face à l’atonie du marché.

Le groupe dirigé par Rémy de Tonnac ne peut donc que se féliciter du choix d’Apple en faveur de cette norme qui doit enfin généraliser son usage, d’autant plus qu’il sera sans doute amené à réclamer un dédommagement financier à la firme de Cupertino par l’intermédiaire de France Brevets pour l’utilisation de technologies qu’il aurait initiées.

Fonds d’investissement public, détenu à parité par l?Etat et la Caisse des Dépôts, France Brevets a déjà conclu un contrat de licence avec LG et Intel, et est en discussion avec Samsung, qui a aussi introduit le NFC dans ses smartphones.

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à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

Le processus de conciliation éventuel pourrait néanmoins prendre “entre un an et cinq ans”, estime M. de Tonnac, selon le degré de résistance affiché par Apple.

Des start-up du paiement mobile se trouvent renforcées par ce choix et entendent profiter de l’aubaine, à l’image d’AIRTAG, quatre millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, qui propose notamment une solution mobile d’agrégation de cartes de fidélité.

– Variations boursières –

Pour son dirigeant, Jérémie Leroyer, “il s’agit d’une confirmation très forte de notre positionnement qui valide notre stratégie, de fait la technologie NFC devient complètement incontournable”.

Le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto attend également des retombées rapides liées à l’adoption du NFC par Apple, qui a conclu des partenariats avec les trois grands réseaux de cartes bancaires (American Express,MasterCard et Visa).

L’année 2014 représente un changement majeur dans ce secteur aux États-Unis, avec le passage des cartes magnétiques aux cartes à puce dotées d’un code PIN.

Convaincu que “l’arrivée d’Apple va donner énormément de crédit à cette technologie”, le PDG de Gemalto, Olivier Piou, s’attend à ce que que parmi les 350 millions d’unités à fournir d’ici fin 2015, une majorité soit compatible NFC et donc vendue presque trois fois plus cher en raison de leur sophistication.

S’il est encore trop tôt pour que cela se traduise en création d’emplois ou en chiffre d’affaires, les conséquences positives ou négatives pour les entreprises se sont mesurées dès mercredi à l’aune de la variation du titre en Bourse.

Gemalto s’est ainsi hissé en tête du CAC 40 (+1,11% à 73,56 euros) tandis qu’Inside Secure a pris 2,98% à 4,49 euros, dans un marché stable (-0,04%).

A l’inverse, le fabricant de terminaux de paiement Ingenico (-2,00% à 74,07 euros), qui n’a pas été affecté par les nouveautés de l’iPhone 6, a souffert comme le fabricant de semiconducteurs STMicroelectronics qui a perdu 1,71% à 6,27 euros.

Pour les analystes de Barclays, la société franco-italienne est même “le principal perdant en Europe” à l’issue de la présentation de Tim Cook, le successeur de Steve Jobs à la tête de la marque à la pomme.

En cause, les rumeurs qui couraient depuis plusieurs semaines mais pas encore confirmées selon lesquelles le gyroscope de l’iPhone 6 a été fourni par l’entreprise basée en Californie Invensense.

STMicroelectronics détenait ce contrat sur l’iPhone 5S, modèle sur lequel il avait déjà perdu l’accéléromètre au profit de Bosch, et enregistrerait ainsi un nouveau revers sur les composants micro-électro-mécaniques Mems.