Prêt-à-porter féminin : premiers signes de reprise après 6 ans de crise

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hiver, le 8 janvier 2014 (Photo : Jean-Pierre Muller)

[10/09/2014 16:24:33] Paris (AFP) Le prêt-à-porter féminin a affiché lors du premier semestre les premiers signes d’une possible reprise en France, avec des ventes et des budgets en progression, après six années de recul du fait de la crise.

La fédération du secteur a même annoncé mercredi que 2014 pourrait être la première année de croissance positive pour les ventes de vêtements féminins (hors accessoires, bijouterie, chaussures). “Ce qui serait la première fois depuis sept ans”, selon le secrétaire général de la Fédération du prêt-à-porter féminin, François-Marie Grau.

Sur les six premiers mois de 2014, le secteur a enregistré un chiffre d’affaires de 5,1 milliards d’euros, en progression de 1,3% par rapport à la même période de l’an dernier.

Sur les volumes aussi, l’heure est à la reprise, avec une hausse de 4,8% du nombre de pièces achetées.

Les Françaises ont également légèrement revu à la hausse le budget moyen qu’elles consacrent aux achats de vêtements lors du semestre, passant de 176 euros l’an dernier à 183 euros.

“Le bilan du premier semestre est plutôt doux. Ce n’est pour l’instant qu’un frémissement de reprise et il est encore un peu tôt pour en dégager une tendance de fond. Mais cela reste encourageant”, a estimé Daniel Wertel, président de la Fédération du prêt-à-porter féminin, mercredi, lors d’une conférence de presse.

“Ceci est d’autant plus notable que le contexte économique général n’est pas bon” avec une consommation et un pouvoir d’achat qui stagnent, tandis que les ventes textile dans leur ensemble sont en baisse depuis six années consécutives”, a renchérit François-Marie Grau.

“Le deuxième semestre devrait être à peu près conforme au premier, et donc nous devrions clôturer l’année à +1 ou +1,5%”, a jugé M. Grau, ajoutant que 2015 s’annonce aussi sous les meilleurs auspices.

– Porté par un printemps précoce –

La progression du premier semestre 2014 a notamment été portée par un printemps précoce, qui a incité les femmes à s’équiper plus tôt en vêtements d’été. Les ventes de robes, de jupes et de top ont ainsi augmenté.

En outre, la reprise observée n’est pas uniquement due à des achats en promo, qui était pourtant l’un des ressorts majeurs pour continuer à attirer les consommatrices ces dernières années.

Le bilan des soldes n’a pas été bon, et pour la première fois depuis longtemps, la part des achats pendant ces périodes de rabais régresse légèrement, s’établissant à 43,8% (-1,2 point).

“Faut-il y voir une certaine lassitude des prix barrés?” s’interroge M. Grau. A moins que cela ne soit le fruit d’un changement de stratégie des enseignes, qui pourraient désormais privilégier des prix bas toute l’année, au détriment des réductions ponctuelles qui brouillent la perception des consommateurs.

La Fédération a toujours dénoncé les “effets pervers” de la stratégie des promos permanentes, et doit en discuter avec le gouvernement fin septembre.

Sur le semestre, les prix des vêtements féminins ont globalement baissé de 3,3%, ce qui marque une inversion notable par rapport à 2013, où les tarifs avaient progressé de 3%.

Ces derniers mois, face à une pression concurrentielle accrue avec l’arrivée de nouveaux acteurs étrangers comme l’Irlandais Primark à la stratégie prix très agressive, beaucoup d’enseignes comme Kiabi ou les 3Suisses ont changé leur stratégie tarifaire.

Autre fait notable du semestre, les ventes de vêtements sur internet progressent fortement (+15%) pour atteindre les 15% de part de marché. “Internet devient un passage obligé et les ventes de vêtements en ligne devraient continuer de progresser avec des taux à deux chiffres dans les prochaines années”, estime la fédération.

Il faut toutefois noter que ces hausses ne proviennent pas des “pure players” internet dont l’activité stagne, mais des sites de vente en ligne des enseignes traditionnelles, ce qui montre que “le schéma de ventes totalement virtuelles (…) semble aujourd’hui obsolète. Aujourd’hui, les enseignes qui ont des boutiques en propre en plus de leur site internet, sont celles qui progressent le plus”, explique Daniel Wertel.