Panasonic trouve la voie de la rentabilité en s’éloignant du grand public

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à Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

[31/07/2014 11:40:45] Tokyo (AFP) Celui que l’on qualifiait autrefois “d’éternel rival de Sony”, le géant japonais Panasonic, a confirmé jeudi une amélioration de sa rentabilité mais en prenant un chemin qui dérive de plus en plus de celui de son concurrent et compatriote.

Panasonic, qui avait vécu deux années noires avant de se rétablir durant l’exercice passé, a annoncé jeudi une hausse de 28% de son bénéfice d’exploitation à 82 milliards de yens (595 millions d’euros).

Au cours des mois d’avril à juin, le chiffre d’affaires de Panasonic a progressé de 2% à 1.852 milliards de yens (13,4 milliards d’euros), aidé par des gains liés aux changes.

S’il a accusé un recul de son résultat net à 38 milliards de yens (275 millions d’euros), c’est à cause de facteurs exceptionnels qui ne remettent pas en cause l’amélioration de ses performances opérationnelles, saluée récemment par les agences de notation financière.

A la grande joie de ces dernières, Panasonic a fait du tri dans ses activités et a encore annoncé plusieurs changements jeudi.

De facto, même si Panasonic a assis sa notoriété mondiale auprès du grand public sur ses téléviseurs, matériels audio, produits électroménagers, y compris en absorbant Sanyo ou la marque National, il se tourne de plus en plus vers la clientèle professionnelle, là où la concurrence est moins rude et les profits moins incertains.

C’est ainsi qu’il a beaucoup profité de la bonne santé du secteur de l’automobile auquel il fournit nombre d’équipements et composants électroniques, dont des systèmes de radionavigation, des circuits intégrés ou des batteries. Ce domaine est devenu pour lui l’un des plus importants au côté de la fournitures de divers éléments pour le secteur du bâtiment, qu’il s’agisse de matériels de câblage électrique, de systèmes de gestion d’énergie ou encore de revêtements divers.

– Accords signés à tour de bras –

Alors que la politique de l’ex-Matsushita, qui a pris sur le tard le nom de sa marque-phare Panasonic, était de tout faire lui-même, du composant au produit fini, depuis quelques années, adversité oblige, le pragmatisme tend à l’emporter. Et le groupe a moins de scrupules à se défaire des divisions mal en point ou à mettre les bouchées doubles dans les domaines qu’il juge prometteurs.

Quatre annonces faites ce jeudi le prouvent encore. D’abord, un accord avec le constructeur d’automobiles américain Tesla sur sa participation à la construction d’une usine conjointe de batteries lithium-ion, pièce maîtresses des voitures écologiques. Ensuite, la signature d’une lettre d’intention pour céder ses activités d’équipements de réseaux cellulaires au finlandais Nokia, parce que la priorité n’est plus là. Puis la création d’une coentreprise d’écrans organiques avec Sony, Japan Display (numéro un mondial des petits moyens écrans) et un fonds public japonais. Cela apparaît comme un moyen poussé par le gouvernement de sauver cette activité au Japon alors que les sud-coréens Samsung et LG Electronics sont en avance. Sony et Panasonic y seront très minoritaires, eux qui avaient il y a peu abandonné un projet commun en ce sens faute d’avoir atteint les objectifs visés.

Enfin, le groupe d’Osaka (ouest) a aussi conclu le transfert d’activités de circuits intégrés à grande échelle dans une coentreprise à naître avec son compatriote Fujitsu, pour ne plus avoir à supporter les lourds investissements nécessaires.

Fort de cette transformation, Panasonic reste sur la même ligne qu’il y a trois mois pour l’intégralité de l’exercice. Son chiffre d’affaires devrait atteindre 7.750 milliards de yens (+0,2%) et son bénéfice d’exploitation 310 milliards de yens (+1,6%).