L’agence de notation Moody’s place la dette de l’Argentine sous surveillance

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s sur son site web (Photo : Joel Saget)

[03/07/2014 05:00:11] New York (AFP) L’agence Moody’s a indiqué mercredi avoir placé la note de la dette de l’Argentine sous surveillance, estimant qu’en cas d’échec des négociations avec des fonds “vautours” dans un litige lié à la faillite du pays en 2001, il pourrait faire défaut sur sa dette.

NML Capital, Aurelius Management, Blue Angel et 15 investisseurs argentins ont obtenu devant la justice américaine le remboursement en liquide de 100% des sommes dues, alors que la plupart des créanciers de l’Argentine ont consenti à de considérables allègements de créances.

Buenos Aires a tenté le 30 juin de payer à ces derniers la somme de 569 millions de dollars. Mais ce versement a été bloqué par un juge américain qui a donné la priorité aux fonds ayant, eux, refusé de restructurer leurs créances.

Ce non-paiement “constitue simplement un défaut technique puisque l’Argentine a encore un délai de grâce de 30 jours pour effectuer le paiement”, souligne Moody’s dans un communiqué.

Mais un échec des négociations entre le pays et les fonds “vautours” rendrait “illégal le remboursement de la dette restructurée, conduisant de fait à un défaut de paiement”, ajoute l’agence.

La dette de l’Argentine soumise à la législation étrangère est déjà placée par Moody’s dans la catégorie Caa2, une note attribuée à des émetteurs de qualité médiocre présentant un vrai risque de non-remboursement. Elle pourrait être abaissée en cas d’impasse des discussions.

A l’inverse, si une solution est trouvée, “Moody’s réévaluerait la nécessité d’établir une distinction sur la capacité de l’Argentine à rembourser la dette soumise aux lois étrangères contre celle soumise à la loi (argentine)”.

Les deux parties s’accusent pour l’instant mutuellement de bloquer les négociations. Une réunion de conciliation est prévue le 7 juillet.

Mardi, c’est l’agence Standard and Poor’s qui a menacé d’abaisser à “défaut sélectif” la note de la dette de l’Argentine, estimant à 50% (contre 66%) la probabilité que la 3e économie d’Amérique latine trouve un terrain d’entente d’ici le 30 juillet.