Tunisie – UE : L’ALECA pour dépasser les obstacles non tarifaires qui entravent le développement des échanges

Par : TAP

tunisie-ue-2013-680.jpg“L’Union européenne ambitionne d’aller plus loin dans la direction d’une intégration plus poussée des économies tunisienne et européenne”. C’est ce qu’a déclaré, jeudi 5 juin à Hammamet, Laura Baeza, ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie, à l’ouverture du 10ème Forum des économistes.

Cette intégration sera concrétisée, selon la diplomate de l’UE à Tunis, dans le cadre de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), qui est en cours de préparation et que l’UE espère lancer prochainement, selon ses dires.

Pour elle, cet accord devra consolider l’ouverture existante sous l’Accord d’association et aller au-delà de tout l’apport technique et financier que l’UE a mis à la disposition de la Tunisie dans cette phase délicate de son histoire.

L’UE a proposé de se concentrer, dans ce cadre, d’après Mme Baeza, sur la réduction des obstacles non tarifaires qui entravent encore les échanges Tunisie-UE, la simplification des procédures douanières, la libéralisation de l’agriculture et aussi les services, devenus le vrai moteur des économies des deux parties ainsi que l’encouragement et la garantie d’une meilleure protection des investissements.

“L’ALECA impliquera de nouvelles ouvertures réciproques mais surtout des efforts de rapprochement à la règlementation européenne, ce qui devra améliorer la transparence et le climat des affaires pour les opérateurs tant européens que tunisiens”, a laissé entendre Mme Baeza lors de ce conclave des économistes.

Implication de la société civile dans le projet ALECA

Laura Baeza annonce, à cette occasion, que les universitaires et les économistes et chercheurs sont invités à participer à la consultation de la société civile sur l’ALECA qui sera organisée à Tunis le 18 juin à Tunis, en collaboration avec le ministère du Commerce. Car, estime-t-elle, les universitaires et les instituts de recherche ont un rôle clé à jouer, en concert avec les futurs négociateurs tunisiens et le secteur privé pour bien comprendre les enjeux, et préparer le terrain en vue de lancement des négociations le moment venu.

Les Tunisiens sont appelés à “bien préparer les négociations, et identifier les priorités de la Tunisie pour une intégration plus poussée dans le marché intérieur européen”, conseille l’ambassadeur de l’UE.

Par ailleurs, elle est revenue, lors de cette manifestation, sur les engagements fortement augmentés envers la Tunisie après la révolution, évoquant les déboursements en faveur du pays qui ont plus que doublé, passant de 300 millions d’euros sur la période 2007-10 à près de 750 millions d’euros sur la période 2011-14.

Les prêts en faveur de la Tunisie, gérés par la DG ECFIN…

Mme Baeza a aussi indiqué que les prêts en faveur du pays et gérés par la Direction générale des affaires économiques et financières (DG ECFIN) atteindront 300 millions d’euros sur la période 2014-15 en plus des engagements de la Banque européenne d’investissement (BEI), estimés à 300 millions d’euros par an et, plus récemment, de la BERD.

Les montants d’aide décaissés sous forme d’appui budgétaire ont été augmentés afin d’aider au financement des déficits de la balance des paiements et du budget économique et appuyer des programmes de réformes multisectoriels, a-t-elle encore dit, ajoutant que les 37 millions d’euros qui étaient décaissés au titre de cet instrument, en 2010, pourraient atteindre près de 360 millions d’euros en 2014.

En outre, près de 20 contrats de jumelage ont été signés pour un montant cumulé de 21,5 millions d’euros dans des domaines allant de la réforme de la justice à celle des finances publiques ou encore de la politique monétaire au sein de la Banque Centrale de Tunisie.

Mme Baeza a ensuite indiqué qu’avec l’établissement de la BERD et l’extension des interventions de la BEI dans ce domaine, “de nouvelles modalités d’appui au secteur privé, bénéficiant de l’expérience d’autres pays en transition, ont été mises en place dans des délais rapprochés. “Nous comptons à l’avenir soutenir davantage ces institutions, notamment, par l’intermédiaire de bonification de taux d’intérêts ou de garanties afin de leur permettre d’étendre leurs activités, notamment pour l’appui aux PME”, a-t-elle lancé au Forum des économistes.