MyFerryLink : le PDG d’Eurotunnel souhaite un “gentleman’s agreement” avec Londres

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Le Ferry MS Berlioz de MyFerryLink quitte le port de Calais Eurotunnel le 4 novembre 2012 (Photo : Philippe Huguen)

[06/06/2014 06:31:06] Paris (AFP) Le patron d’Eurotunnel, Jacques Gounon, a appelé vendredi Bruxelles à “une mission de bons offices” pour aboutir à un “gentleman agreement” avec la Grande-Bretagne sur le dossier MyFerrylink visé par une interdiction d’accoster au port de Douvres.

“Il faut trouver un gentleman’s agreement entre les parties”, a déclaré M. Gounon au micro de BFM Business.

Le Premier ministre français “Manuell Valls va aujourd’hui parler à (son homologue) David Cameron de ce sujet en disant que ça n’est pas acceptable pour la France”, a-t-il annoncé.

Tout en reconnaissant que le sujet n’était pas du ressort européen, le PDG d’Eurotunnel a indiqué avoir “saisi le Commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia” devant “une telle aberration”, pour lui demander “une mission de bons offices”.

“Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Harlem Désir, va pousser ce dossier au niveau européen”, a-t-il ajouté.

L?autorité de concurrence britannique (CMA) avait confirmé le 20 mai dans une décision préliminaire l’interdiction faite aux ferries MyFerryLink (groupe Eurotunnel) d’opérer depuis le port de Douvres, principal point d’entrée du trafic transmanche en Grande-Bretagne.

Sa décision définitive est attendue mi-juin.

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à Paris le 13 mars 2014 (Photo : Patrick Kovarik)

Si l’autorité confirme sa décision, MyFerryLink, qui emploie quelque 600 personnes, devra mettre un terme à sa desserte de Douvres dans les six mois, l’autorité britannique ayant rejeté la demande du concurrent DFDS de réduire cette période de transition à trois mois.

La CMA dénonce une position dominante d?Eurotunnel sur le trafic transmanche après le rachat des actifs de l?ex-SeaFrance loués à MyFerryLink.

Les échanges entre la Grande-Bretagne et le continent par Eurotunnel connaissent “une croissance de 6 à 8% par an”, souligne M. Gounon.

“Puisque ça marche, pourquoi vouloir l’arrêter?, a-t-il relevé, estimant qu’ “il y a de la place pour trois opérateurs maritimes et un Eurotunnel même extrêmement puissant”.

“Si on retire un concurrent, MyFerrylink, les prix vont mécaniquement augmenter et finalement la situation d’Eurotunnel va être encore améliorée”, a prévenu M. Gounon.

Eurotunnel avait été choisi en juin 2012 par la justice française pour reprendre trois navires de SeaFrance.