GSK se renforce dans les vaccins et le grand public au détriment de l’oncologie

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ège de GSK GlaxoSmithKline à Londres le 29 juillet 2013 (Photo : Ben Stansall)

[22/04/2014 11:31:26] Londres (AFP) En rachetant les vaccins de Novartis et en s’alliant avec lui dans la santé grand public, GlaxoSmithKline a fait le choix stratégique de se renforcer dans deux de ses activités-clés au détriment de l’oncologie.

Le britannique a annoncé mardi un vaste accord avec le géant suisse dans le cadre duquel il va lui racheter sa branche vaccins – à l’exception de ceux contre la grippe – pour un montant initial de 5,25 milliards de dollars auquel pourra s’ajouter le versement de 1,8 milliard supplémentaire.

Les deux groupes vont en outre s’allier dans la santé grand public en créant une coentreprise pesant 6,5 milliards de livres de revenus (7,9 milliards d’euros, 10,9 milliards de dollars) dont GSK détiendra 63,5%.

Mais GSK a en revanche décidé de se délester de sa division oncologie auprès du suisse pour 16 milliards de dollars.

“Les opportunités d’accroître notre taille et de regrouper des actifs de grande qualité dans les vaccins et la santé grand public sont rares. Grâce à cette transaction, nous allons renforcer substantiellement deux de nos divisions clés et créer de nouvelles options significatives afin d’augmenter la valeur pour nos actionnaires”, s’est félicité le directeur général de GSK, Andrew Witty.

Sur le plan stratégique, cette transaction permet en premier lieu à GSK, qui revendique la place de numéro un mondial des vaccins, de renforcer sa prédominance en mettant la main sur le numéro cinq mondial.

“L’acquisition de l’activité vaccins de Novartis va renforcer significativement l’ampleur de notre portefeuille de vaccins et de produits en développement, en particulier en ce qui concerne la méningite avec l’apport du Bexsero, un nouveau vaccin préventif contre la méningite B enthousiasmant”, s’est réjoui Andrew Witty.

Dans la santé grand public, GSK – qui détient de célèbres marques comme les dentifrices Aquafresh ou les produits anti-tabac Nicorette – va prendre le contrôle de marques de Novartis comme l’anti-douleur Voltaren, le médicament contre les maux de tête Excedrin ou celui contre les rhumes et les états grippaux Theraflu.

Mais ce renforcement dans ces deux domaines-clés se fait au détriment de l’oncologie, un secteur très concurrentiel dans lequel GSK n’est pas parvenu à tirer son épingle du jeu.

“Au cours des six dernières années, nous avons fait d’excellents progrès dans le développement de traitements innovants” et “cette transaction nous offre une occasion unique de tirer une valeur attractive de ce portefeuille”, a souligné Andrew Witty.

Signe annonciateur ? Début avril, GSK avait été contraint de mettre fin aux essais cliniques de phase III d’un vaccin contre le cancer du poumon sur lequel il misait beaucoup (Mage-A3).

– Annonces “bienvenues” pour les actionnaires –

Les décisions stratégiques prises par GSK étaient saluées par le marché : à la Bourse de Londres, le titre GSK prenait 5,45% à 1.644 pence vers 09H30 GMT, dans un marché en hausse de 0,90%.

“Nouvelles bienvenues pour les actionnaires de Glaxo, le groupe a réussi à vendre l’activité oncologie qui souffrait face à ses concurrents comme Roche et AstraZeneca. La prise de contrôle par GSK des activités dans la santé grand public devrait aussi plaire aux investisseurs, étant donné la solidité du portefeuille de Novartis”, a commenté Ishaq Siddiqi, d’ETX Capital.

Des actionnaires qui peuvent aussi remercier GSK pour les 4 milliards de livres (4,8 milliards d’euros) qu’ils recevront à la suite de cette opération.

Sur le plan financier, cette transaction, qui devrait être finalisée au cours du premier semestre 2015, va “remodeler” la base de revenus de GSK, les accroître de 1,3 milliard de livres à 26,9 milliards (32,7 milliards d’euros) et aura un impact positif sur son bénéfice par action dès la première année.

Elle va en outre permettre des économies annuelles de 1 milliard de livres au bout de cinq ans mais va entraîner des charges de 2 milliards de livres.