Economie : Les banques tunisiennes ont fait preuve de résilience en 2013…

Par : TAP

Le secteur bancaire tunisien a fait preuve de résilience durant l’exercice 2013, en dépit d’un contexte économique peu favorable. C’est le constat fait par Maxula Bourse, intermédiaire actif sur le marché boursier tunisien, estimant que “l’année 2014 devrait être marquée par des lueurs d’une reprise de l’activité bancaire en cas de relance de l’économie tunisienne et celles des principaux pays partenaires de la Tunisie”.

Dans sa revue bancaire du mois de mars 2014, l’intermédiaire en Bourse fait ressortir des indicateurs bancaires au vert, en 2013, et une décélération des concours à l’économie de 6,8% par rapport à 2012, contre un taux de 8,8% enregistré entre 2011 et 2012.

Pour Maxula Bourse, l’heure est à l’optimisme, qualifiant de “plutôt favorables” les réalisations opérationnelles des banques cotées, relevant que le total de PNB de ces banques a cru de 13,1% (contre 10,6% en 2011 et 2012) pour se situer à 2.43 milliards de dinars au terme de 2013.

Il est recommandé, par ailleurs, aux banques, de “continuer à rester vigilantes quant à la maîtrise des risques avec la poursuite d’une politique de provisionnement massive”.

Les banques tunisiennes devraient aussi continuer de faire pression sur les marges d’intérêt face au problème de sous-liquidité et aux effets de la concurrence entre les principaux acteurs pour ne pas renchérir le coût des ressources sur les taux proposés aux clients, recommande MB.

Les banques qui pourraient “affronter et amortir l’impact de la situation économique et sectorielle actuelle”, sont celles ayant constitué des matelas de provisions confortables et qui jouissent d’un effet taille important avec une forte diversification des revenus.

Côté prudentiel, MB revient sur la décision de la Banque centrale qui a révisé à la hausse les minimums requis, pour le ratio de solvabilité.

Certaines banques de la place se sont préparées à l’avance pour répondre à ces nouvelles normes en renforçant leur fonds propres par le biais d’augmentations de capital ou d’émissions de dettes obligataires subordonnées.

Principaux indicateurs du secteur en 2013

Les crédits distribués par les opérateurs bancaires cotés ont enregistré une croissance limitée de 5,7% au 31 décembre 2013, se fixant à 43.560 MDT, contre un taux de croissance de 6,6% enregistré entre 2011 et 2012. Cette baisse intègre des évolutions mitigées entre les différentes catégories de crédits.

S’agissant des ressources, en dépit du creusement du déficit des trésoreries bancaires, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a réduit ses interventions en 2013 sur le marché monétaire au niveau de 4.299 MDT en moyenne contre 4.542 MDT une année auparavant.

Les dépôts de la clientèle ont enregistré un ralentissement de leur rythme d’évolution de 9% enregistré entre 2011 et 2012 à 7,3% en 2013 s’établissant à 42.575 MDT intégrant la décélération simultanée de l’encours des dépôts à vue et des comptes d’épargne.

Durant l’année écoulée, face à des pressions sur la liquidité dans un contexte de contraction de l’activité économique, la BCT avait procédé à un ajustement technique des taux de son intervention sur le marché monétaire par la hausse du taux directeur de 50 points de base passant de 4% à 4,5% dans un souci de réduire l’écart négatif entre le taux d’intérêt s’élevant à 4,59% et le taux d’inflation se situant à 6,4% à fin 2013, outre la réduction du taux de la réduction de réserve.

Il y a lieu de rappeler que suite à la dégradation de la note souveraine de la Tunisie, l’agence de notation Moody’s a dégradé les notes de dépôt de la Banque Arabe Tunisie (ATB), de la Banque de Tunisie (BT), de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT) et d’Amen Bank de Ba3 à B1.

Ce déclassement était justifié par l’affaiblissement de la capacité du gouvernement à fournir un soutien aux banques, et la fragilité de l’environnement de fonctionnement interne qui continue de peser sur les fondamentaux financiers des banques, principalement la qualité de leurs actifs, la rentabilité et la capitalisation.