Wall Street, sur la défensive, s’apprête à scruter la Fed

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à New York (Photo : John Moore)

[15/03/2014 13:52:34] New York (AFP) La Bourse de New York, rattrapée par les craintes sur la croissance chinoise et la crise ukrainienne, est sur la défensive alors que se profilent une série d’indicateurs et une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, a lâché 2,35% à 16.065,67 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 2,09% à 4.245,40 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500, qui avait terminé la semaine précédente sur un record historique, s’est déprécié de 1,97% pour finir à 1.841,13 points.

Privés d’indicateurs majeurs sur l’état de santé de l’économie des Etats-Unis, les courtiers de Wall Street ont bien tenté de se tenir à l’écart des remous observés sur les marchés asiatiques et européens suite à une salve de statistiques inquiétantes sur l’économie chinoise et à un regain de tensions entre la Russie et les pays occidentaux autour de l’Ukraine. Sans succès.

Au cours des prochaines séances, ils pourront de nouveau se tourner vers des données américaines, qu’il s’agisse de la production industrielle lundi, des prix à la consommation mardi ou de l’indice sur les indicateurs avancés jeudi.

Le secteur de l’immobilier sera aussi à l’honneur avec des chiffres sur les mises en chantiers de logement et les permis de construire mardi, puis les ventes de logement anciens jeudi.

Pour l’économiste Christopher Low de FTN Financial toutefois, “tous ces indicateurs sont susceptibles d’avoir été affectés par le mauvais temps”. S’ils se révèlent peu encourageants, “le marché sera prompt à invoquer les conditions météorologiques pour justifier toute faiblesse.”

C’est pourquoi la façon dont le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) caractérisera l’économie américaine lors de sa réunion mardi et mercredi, la première présidée par Janet Yellen, sera cruciale.

“Cela fera trois mois que les statistiques reflètent un affaiblissement de l’économie. Il sera intéressant de voir jusqu’à quel point les responsables de la Fed sont prêts à blâmer le mauvais temps ou s’ils émettent ne serait-ce qu’un léger doute sur le fait que la croissance n’est peut-être pas aussi solide qu’ils ne pensaient lors de leur précédente réunion”, souligne-t-il.

Pour la majorité des observateurs, la Fed devrait par ailleurs maintenir le ralentissement de son programme de rachat d’actifs financiers destiné à soutenir l’économie.

Les acteurs du marché seront par contre très attentifs à tout changement du message de l’institution sur l’évolution des taux d’intérêt, actuellement à des niveaux très bas.

“La promesse de la Fed de ne pas relever les taux d’intérêt tant que le taux de chômage restait au-dessus de 6,5% devient rapidement obsolète”, ce dernier étant actuellement à 6,7%, notent les analystes d’IHS.

Alors que la reprise du marché du travail est loin d’être acquise, l’institution “a déjà dit que dans les faits elle ignorerait cette promesse pour baser toute décision (relative aux taux d’intérêt) sur un ensemble d’indicateurs du marché du travail. Mais on s’attend à ce que les éléments de langage évoluent”, soulignent-ils.

Le problème selon Christopher Low est que plusieurs membres du FOMC “ont récemment fait valoir que même si l’économie est encore assez faible, la politique monétaire semble avoir perdu de son efficacité et que les taux d’intérêt devraient être relevés bientôt”.

“Janet Yellen a plusieurs fois argumenté l’inverse, que si l’économie restait faible, la Fed avait encore des marges de manoeuvre”, ajoute-t-il. “Tout le défi va être de trouver un consensus, le débat s’annonce animé.”

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