SNCF : la grève des cheminots entraîne des perturbations

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éparts le 11 décembre 2013 gare du Nord à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[12/12/2013 08:19:45] Paris (AFP) Jour de galère pour des milliers de voyageurs, de mobilisation pour les cheminots: la grève lancée par les trois premiers syndicats de la SNCF contre la réforme ferroviaire entraîne des perturbations ce jeudi matin, notamment sur le RER francilien, avec en moyenne sept trains sur dix sur les grandes lignes.

Lancé mercredi soir, le mouvement doit durer jusqu’à vendredi 8H00. Selon un porte-parole de la SNCF interrogé par l’AFP à 06H15, “les prévisions sont tenues. Tous les trains prévus roulent”.

Gare du Nord, à Paris, parmi les trains grandes lignes annoncés au départ dans le hall un seul était affiché avec un peu de retard en tout début de matinée, a constaté un journaliste de l’AFP. Les voyageurs attendaient patiemment, assurant ne pas rencontrer de problème particulier.

Selon les prévisions de trafic de la SNCF, les perturbations devaient être plus limitées que lors de la précédente grève, en juin, lors de laquelle seuls quatre trains sur dix circulaient en moyenne.

Cette fois, la CFDT ne s’est pas associée au mouvement lancé par les trois premiers syndicats de cheminots, CGT, Unsa et Sud-Rail, rejoints par FO et FiRST.

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ée de deux trains le 11 décembre 2013 gare du Nord à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

Six TGV sur dix doivent circuler, selon la direction, hormis pour le TGV Est où la circulation sera “proche de la normale”. Le trafic sera également habituel sur les Eurostar et Thalys. Sept Lyria sur dix devraient rouler vers la Suisse, de même pour les trains vers l’Italie.

Six TER sur 10 sont prévus et un Intercités sur deux en moyenne, avec de grandes disparités selon les régions.

En Ile-de-France, seul un RER B sur quatre doit être assuré entre gare du Nord et l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, et un train sur deux sur les lignes C, D et E, la A fonctionnant normalement.

Les trains arrivant du nord de la capitale étaient bondés de bon matin. Principale difficulté: les usagers venant du sud de Paris, via un tronçon géré par la RATP, devaient s’arrêter gare du Nord, monter deux étages et prendre un autre train en surface desservant le tronçon Nord, opéré par la SNCF.

“Je suis en retard pour mon travail. D’habitude, il y a un train pour Mitry toutes les 10 minutes, là c’est toutes les 20 ou 30 minutes. En plus j’ai été obligée de changer de train”, confiait Adeline, technicienne chimiste qui vit en banlieue Sud mais travaille à Mitry-Claye, au nord de Paris. “Je suis un peu énervée mais on n’a pas le choix. Ils font ça pour nous embêter, c’est réussi.”

Les usagers du rail sont “une fois de plus inutilement pénalisés”, avait déploré à la veille du mouvement la Fédération nationale des associations d’usaqers des transports.

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é chargé de renseigner les voyageurs sur la grève, le 11 décembre 2013 gare du Nord (Photo : Lionel Bonaventure)

“C’est le bazar ce matin!”, reconnaît un gilet rouge de la SNCF assailli de demandes d’usagers. La SNCF a mis en place un important système d’information: affichage, tracts distribués dans les gares, messages aux clients.

Un “éclatement” redouté

Les cheminots s’élèvent contre le projet de réforme ferroviaire, qui doit être débattu au parlement après les municipales.

Cette réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d’euros (dont 32 mds pour Réseau ferré de France) en supprimant des redondances d’activités, et à préparer le secteur à l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.

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éserts le 11 décembre gare du Nord à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

Le gouvernement entend unifier au sein d’un même pôle public la SNCF et le gestionnaire des infrastructures RFF. Mais la configuration prévue – deux établissements chapeautés par un troisième – fait redouter aux syndicats un “éclatement” du système ferroviaire et une réforme “sur le dos des cheminots”

“Des engagements très clairs ont été pris par le gouvernement, en particulier sur le maintien du statut, sur l’unité sociale du groupe”, a déclaré à l’AFP François Nogué, directeur général délégué chargé de la cohésion et des ressources humaines du groupe SNCF.

SUD-Rail exige le retrait du texte, l’Unsa entend obtenir des amendements.

A l’hostilité suscitée par la réforme ferroviaire s’agrègent des revendications sur l’emploi et les salaires. La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.