Tunisie – Elections (1/2) : Les risques de falsification des résultats

caricatures-elections-2013.jpgAu regard de la qualité des composantes de la population tunisienne (2,7, millions de pauvres, 1,5 million vivant dans un secteur informel hors la loi, 750.000 chômeurs -dont 250.000 de diplômés-, 1,9 million d’analphabètes, 1,5 million d’intégristes disciplinés cherchant à ramener le pays au moyen âge, 1 million d’émigrés -individualistes bien intégrés et enclins plus à ramasser l’argent et à défendre, en off shore, un projet identitaire utopique, qu’à investir dans leur pays, 2,5 millions d’élèves et d’étudiants encore immatures, 6.500 hommes d’affaires -qui expatrient le plus net de leur fortune-, il est vraiment difficile, pour les rêveurs de démocratie et d’une nation moderne, de penser que les prochaines élections seront transparentes et démocratiques.

Logiquement et compte tenu de ce existe, ces élections libres tant rêvées, après la révolution, ne peuvent qu’être soit falsifiées soit achetées.

La question qui se pose dès lors est: pourquoi s’exciter pour ces élections qui vont nous exiger, une fois remportées par des partis non démocrates, plus de sacrifices pour une nouvelle émancipation que ceux consentis pour supporter les dictatures “douces“ antérieures?

Quant aux parties qui peuvent falsifier ou acheter les consciences des pauvres tunisiens, elles sont déjà sur le terrain et sont à pied d’œuvre.

Les élections peuvent être falsifiées par Ennahdha

Concernant la falsification, c’est Ennahdha, parti majoritaire au pouvoir actuellement, qui est le plus cité. Et ce pour une simple raison. Selon l’Union tunisienne du service public et de la neutralité de l’Administration (UTSPNA), plus de 82% des nominations dans le secteur public, depuis le mois de décembre 2011, ont été faites par les gouvernements nahdhaouis sur la base d’orientations partisanes, régionales ou familiales. Pis, près de la moitié de ces nominations n’ont pas été publiées dans le JORT (Journal Officiel de la République Tunisienne), toujours d’après l’UTSPNA.

Les nahdhaouis misent beaucoup sur cette mainmise sur toute la hiérarchie administrative (omdas, délégués, gouverneurs, PDG d’entreprises publiques, directeurs généraux, hommes d’affaires acquis à leur cause, pour remporter les prochaines élections et y voient un grand acquis historique qu’il faudrait préserver par tous les moyens. Ils y perçoivent la garantie nécessaire et suffisante pour achever le processus de leur pérennité au pouvoir, prenant, à cette fin, l’exemple du mouvement Hamas (en Palestine) lequel, une fois au pouvoir, n’a jamais toléré l’alternance.

C’est pour cette raison que, malgré les moult scandales dans lesquels ils ont été impliqués (assassinats politiques, terrorisme, corruption SheratonGate), prostitution (Djihad nikah…), ils sont déterminés à ne pas lâcher prise jusqu’à ce que le rapport de force change en leur défaveur de manière claire.

D’ailleurs l’acceptation d’Ennahdha de l’initiative du quartet n’est qu’un leurre destiné à décrédibiliser l’opposition auprès de l’opinion publique. Dans les faits et dans sa teneur, cet OK est un net refus de l’initiative, notamment en ce qui concerne la dissolution du gouvernement.

Conséquence: tout indique que les nahdhaouis ont mis en place une machine administrative destinée à remporter les prochaines élections.

Consciente de cette tactique, l’opposition a tout à fait raison, pour sa part, d’insister sur la dissolution d’un gouvernement incompétent et mouillé en plus de manière criarde dans l’assassinat d’innocents, en l’occurrence les leaders Chokri Belaid, Mohamed Brahmi, Lotfi Nagdh….

A suivre .