Tunisie – CPG : Des nominations abusives pour compliquer encore plus les choses

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L’arrêt de travail pour une seule journée de la production de la compagnie des phosphates de Gafsa et du Groupe chimique de Tunisie équivaut à une perte de 3 MDT pour le pays. Le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, n’a pas manqué de relever les conséquences de la crise du bassin minier sur le secteur des exportations et le déficit de la balance commerciale, lors de la conférence de presse organisée lundi 1er avril à la Banque centrale. Rien que pour les trois premiers mois de l’année, et jusqu’à la fin du mois de mars, le Groupe chimique a fonctionné à hauteur de 20% uniquement de sa capacité à cause des problèmes d’approvisionnement en matières premières.

D’après un témoin sur place, «il suffit d’un rien pour qu’un groupe de personnes se réunisse autour des centres de production et interdise ou bien l’accès des travailleurs ou bloque carrément tout le processus productif de phosphate».

Et l’Etat dans tout cela? Aucune protection régulière des forces de l’ordre ou bien de l’armée d’un centre de production vital pour le pays. Nous sommes dans la logique totale, du laisser faire, laisser passer, occupés que nous sommes dans la gestion et la consolidation d’une légitimité électorale qui se perd de plus en plus dans l’illégitimité des actes et de l’action.

A la CPG, l’Etat est absent, sa passivité relève presque de la connivence avec ceux qui veulent mettre à genoux la compagnie. Car les moyens pour la protéger, il en dispose mais son laxisme incite à beaucoup d’interrogations.

L’arrivée d’un nouveau ministre, en l’occurrence Mehdi Jomaa, permettra-t-elle de remettre les choses dans l’ordre ? il faut l’espérer car les nominations basées sur l’allégeance au parti au pouvoir ont continué jusqu’au dernier jour passé par Chakhari au ministère de l’Industrie. On aurait dit qu’il voulait réellement assurer ses arrières.

Dernière nomination en date, celle du sieur directeur régional Terzi Boukthir, connu pour être très proche si ce n’est un militant d’Ennahdha et qui a été re-parachuté à la CPG après avoir passé 8 ans à Tunis. «Les compétences ne manquent pourtant pas chez nous, d’autant plus que le nommé en question n’a pas le droit d’occuper ce poste alors qu’il n’a pas dans son grade une ancienneté de trois ans pour mériter le poste de directeur régional. Il est loin d’être l’homme de la situation en ces moments très délicats par lesquels passe la compagnie», estime un cadre sur place.

Ce monsieur était chef de service avec pour spécialité l’électricité, il n’était ni chimiste, ni ingénieur principal. Il aurait été promu deux fois de suite pour ses appartenances partisanes. Il n’avait jamais occupé des postes de responsabilités avant que Kais Dali ne le nomme tout récemment directeur de la planification par intérim.

«A l’usine, il y a pourtant des compétences qui méritent pareil poste à El Mdhilla, mais le gouvernement tient plus à ceux qui lui prêtent allégeance qu’à la paix sociale et la bonne marche de l’usine. Nous osons espérer que les choses s’amélioreront avec la désignation de ce nouveau ministre. Car nous commençons à croire que l’on veut mettre à genoux le Groupe chimique dans le but de porter un coup fatal à la région de Gafsa».

Nous l’avons dit à maintes reprises et nous le répétons aujourd’hui, il va falloir que le gouvernement décide s’il est celui de la Troïka ou celui du peuple tunisien.