Rio Tinto : Montebourg met la pression pour la reprise de l’entreprise

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à Paris le 20 mars 2013 (Photo : Patrick Kovarik)

[29/03/2013 14:26:55] SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE (AFP) Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a indiqué vendredi qu’il entendait maintenir la pression pour qu’aboutisse la négociation en cours entre Rio Tinto Alcan (RTA) et le groupe allemand Trimet, pour la reprise de l’usine de Saint-Jean-de Maurienne.

“Rio Tinto a une responsabilité pour que les négociations aboutissent, car le gouvernement français n’acceptera pas l’autre solution, la fermeture, que Rio Tinto a toujours laissée sur la table”, a déclaré Arnaud Montebourg aux salariés réunis devant l’entreprise, après une visite de l’usine.

“J’ai indiqué à Rio Tinto que nous avions noué un accord économique, financier, industriel mais aussi politique avec nos amis allemands”, a encore dit le ministre aux journalistes. “Comme cela, Rio Tinto a en face de lui un consortium politique de deux puissances mondiales”, a-t-il ajouté.

“Pour l’instant la négociation commence et, pour le gouvernement français, elle doit aboutir (…) parce que nous reconstruisons une filière aluminium puissante”, a dit M. Montebourg.

“Pour ce faire nous avons noué une alliance franco-allemande avec des capitaux privés allemands (Trimet) et des capitaux français (la BPI) de nature à permettre la reconstruction de cette filière. Nous importons 300.000 tonnes d’aluminium alors que nous pouvons le produire en France”, a rappelé le ministre.

Le président de Métal primaire du groupe RTA, Arnaud Soirat, a nié de son côté que le groupe subisse une quelconque pression. “Jusqu’à preuve du contraire les propriétaires du site, c’est nous”, a-t-il affirmé aux journalistes.

“On travaille d’arrache pied pour que cette reprise aboutisse, mais il est clair que si elle n’aboutissait pas la dernière possibilité serait de fermer le site”, a ajouté M. Soirat

De son côté, Yannick Baccaria, représentant CGT, a assuré que “tant qu’il y a pas de fermeture il y a de l’espoir”. “On fait confiance au gouvernement, mais on n’a pas le dossier en main pour dire que c’est quelque chose de sérieux”, a-t-il ajouté.

L’usine d’aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne est menacée de fermeture depuis plusieurs mois,le groupe anglo-australien RTA ne souhaitant pas poursuivre l’exploitation du site à l’échéance, au printemps 2014, du contrat d’électricité, très avantageux, avec EDF.

Le 13 mars, M. Montebourg a annoncé l’ouverture de “négociations exclusives” avec Trimet pour la reprise des sites de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) qui représentent quelque 2.000 emplois directs et indirects.