Russie : le gouvernement craint une croissance inférieure à 3% en 2013

[28/03/2013 10:54:11] MOSCOU (AFP) Le gouvernement russe s’apprête à réviser sa prévision de croissance pour 2013, actuellement fixée à 3,6% et qui pourrait passer sous les 3%, a indiqué jeudi un vice-ministre du Développement économique.

“Pour l’instant, nous avançons à un rythme bien inférieur à la prévision actuelle”, fixée à 3,6% après 3,4% en 2012″, a déclaré Andreï Klepatch, cité par l’agence Interfax.

“Nous présenterons début avril une nouvelle prévision. Pour l’instant, si on extrapole (la tendance actuelle), la croissance n’atteindra pas les 3%”, a-t-il ajouté.

Une telle expansion serait bien inférieure aux objectifs des autorités russes, qui ne cessent de répéter qu’elles visent une croissance du produit intérieure brut d’au moins 5% par an.

La Russie, dont l’économie repose essentiellement sur la production de pétrole et de gaz, a été violemment frappée par la crise en 2008-2009 avant de renouer avec la croissance.

Mais l’activité a nettement ralenti fin 2012: la production industrielle a subi en janvier sa première contraction en glissement annuel depuis octobre 2009 (-0,8%) et la tendance s’est nettement accentuée en février (2,1%).

Le gouvernement prévoit actuellement un redémarrage de l’activité au second semestre.

Plusieurs membres du gouvernement ont critiqué le niveau élevé des taux de la banque centrale, qui cherche à lutter contre l’inflation mais qui selon eux bride l’activité.

L’institution, dont une proche de Vladimir Poutine doit prendre la tête cet été, doit tenir sa prochaine réunion mardi prochain, seulement deux semaines après sa précédente décision de politique monétaire.

Cette date “suggère une situation d’urgence et nous l’interprétons comme un signe que la banque centrale va abaisser ses taux dès la prochaine réunion, bien plus tôt que ce que nous pensions jusqu’à présent”, ont estimé les économistes d’Alfa Bank.

“Les chiffres de la croissance de février, de 0,1% sur un an, publiés après la dernière réunion, ont entraîné une pression accrue (sur l’institution) pour qu’elle soutienne la croissance économique”, ont-ils ajouté.