A Lyon, des robots câlins, copains et gardiens…

photo_1363779560930-1-1.jpg
ête à attraper une balle, le 19 mars 2013 au salon international de la robotique à Lyon (Photo : Philippe Desmazes)

[20/03/2013 11:49:27] LYON (AFP) Telenoïd, grand comme un enfant de deux ans, parle, rit, se serre contre vous. Les robots “compagnons”, qui jouent avec les enfants, aident les personnes âgées et veillent sur toute la maison, sont les stars d’Innorobo, salon international de robotique à Lyon.

Né à l’université d’Osaka, Telenoïd, aux allures de petit fantôme blanc et lisse, est un robot “câlin”, qui mime les expressions faciales des humains à la perfection.

Dirigé par téléphone, il a pour vocation de “remplacer la présence humaine” de la personne au bout du fil, qui se matérialise grâce à lui. “C’est très important pour les personnes âgées notamment, qui souvent n’ont plus aucun contact physique avec personne”, explique Kohei Ogawa, professeur à l’université d’Osaka.

Les visiteurs sont surpris, mal à l’aise même parfois. Pourtant Bruno Bonnell, président de Robopolis et fondateur du salon, en est sûr, ces robots de compagnie, encore au stade de la recherche, vivront bientôt à nos côtés. “On est passé du stade de la science-fiction à la fascination pour les robots, et d’ici une dizaine d’années on les intégrera dans notre quotidien”, assure ce passionné de robotique.

Chez les ingénieurs français, les robots de services à la personne, comme on les appelle, ont une apparence plus “classique”, issue de l’imaginaire de la science-fiction. Le petit Hovis Genie, un robot sur roulettes de 40 centimètres, possède simplement des bras articulés et deux caméras à la place des yeux.

Ce compagnon-là se destine aussi aux personnes âgées, ou peu autonomes. “On a développé par exemple des applications de surveillance de la santé, avec en association au robot des bracelets pour les personnes âgées ou souffrant d’Alzheimer”, détaille Thomas Ducrot, directeur Europe de Big Robots, start-up française qui a développé ce robot en partenariat avec le Coréen DongBu.

Hovis pourra venir réveiller son “patron”, lui rappeler de prendre ses cachets, ou encore lui relever sa tension, et même appeler une personne de confiance si les données médicales sont anormales.

Des petits espions

photo_1363779751219-1-1.jpg
çais Arnaud Montebourg tient dans ses mains le robot Nao, au salon de la robotique de Lyon, le 19 mars 2013 (Photo : Philippe Desmazes)

Les enfants, naturellement attirés par ces “jouets” high-tech, sont aussi les cibles de ces robots compagnons. Le plus connu, leader mondial du genre, le robot Nao, qui danse, chante, marche quand on le tient par la main, se relève tout seul et joue même au foot, est aujourd’hui largement utilisé auprès des enfants autistes.

“Il a été acheté par plusieurs universités pour des tests, et fait même aujourd’hui l’objet d’essais cliniques sur l’autisme”, détaille Oana Dorita, attachée de presse d’Alderaban, concepteur de Nao.

Moins élaboré mais tout aussi ludique, et lui déjà sur le marché, le petit Aidia de la société espagnole Aisoy Robotics, un robot “low-cost” à 150 euros, se présente comme un chat électronique. Doté d’une “intelligence artificielle” selon Aisoy, ce jouet “affectif” développe sa propre personnalité. L’enfant le pousse ou le fait tomber: il proteste, devient triste et “fait la tête” plusieurs heures. Il le caresse ou lui parle gentiment: Aidia s’anime, rit et devient loquace.

Derrière ces machines, les parents sont aux manettes. Grâce à leur téléphone portable, ils programment Aidia, lui suggèrent des idées de conversation ou des jeux pour leur enfant.

La plupart des robots de service sont équipés d’un système de “télé-présence”, qui permet de les téléguider à distance pour inspecter toute la maison et ses habitants. Les fabricants mettent en avant l’utilité de ces applications pour des personnes dépendantes ou des enfants de ces petits “espions”.

Aidia peut “surveiller” les petits et alerter les parents en cas de danger, assurent ses concepteurs. La baby-sitter du futur? Pourquoi pas, répond Bruno Bonnell, “est-ce qu’on fera confiance à une machine pour garder ses enfants? je pense que oui, si elle est suffisamment élaborée et connectée pour ça!”