ù se trouve la Bourse de New York, le 4 février 2013 (Photo : Michael Nagle) |
[23/02/2013 16:38:54] NEW YORK (AFP) Fragilisée cette semaine par la crainte de devoir renoncer au soutien énorme de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l’économie américaine, Wall Street se prépare à affronter un nouvel obstacle, avec les coupes drastiques programmées début mars dans le budget américain.
Au cours des quatre dernières séances, le marché ayant été fermé lundi en raison d’un jour férié, le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a grignoté 0,13%, à 14.000,57 points.
En revanche, le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 0,95% à 3.161,82 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 a cédé 0,28%, à 1.515,60 points.
Après une entrée tonitruante dans l’année 2013, la Bourse de New York avait bien résisté jusque-là à une amorce de correction. C’est désormais chose faite, avec la publication du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed en janvier, qui a laissé craindre que la banque centrale diminue dès cette année le concours financier gigantesque qu’elle apporte à la reprise.
“Les vendeurs cherchaient une raison pour vendre, ils l’ont trouvée”, a souligné Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis à New York, estimant qu’il ne s’agissait que d’un “prétexte”.
“La reprise économique n’est pas assez solide, sur la base des objectifs définis par la Fed elle-même, pour justifier une fin de son programme d’achats d’actifs d’ici le milieu de l’année”, a noté Dan Greenhaus, de BTIG.
Avec un taux de chômage atteignant encore 7,9% en janvier et des chiffres de l’inflation montrant encore une grande modération des prix, “il est clair que (le président de la banque centrale) Ben Bernanke, ne peut pas” renoncer à cette heure à sa politique actuelle, a estimé lui aussi Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
M. Bernanke doit être entendu mardi et mercredi par les élus des deux chambres du Congrès américain pour s’expliquer sur le cap de la politique monétaire du pays.
Les coupes budgétaires drastiques programmées pour le 1er mars seront également au centre des regards la semaine prochaine, alors que rien ne semblait en mesure de les éviter, faute d’accord au Congrès.
“Le marché risque d’être nerveux” jusqu’à vendredi, selon M. Greenhaus, car de telles coupes “affecteraient directement plusieurs secteurs du marché, particulièrement la défense”.
Au total, ce resserrement — d’environ 1.000 milliards de dollars sur 10 ans — se traduirait cette année par une réduction de 85 milliards de dollars des dépenses de l’Etat d’ici à fin septembre.
“Une grande partie de cette première tranche de réductions”, somme toute modestes au regard d’un budget américain de quelque 3.500 dollars, “sont déjà anticipées, mais la question est: est-ce que cela va pousser le Congrès à avoir des discussions sérieuses” sur l’avenir du budget américain, a noté M. Volokhine.
En Europe, les élections législatives italiennes seront aussi regardées de près dimanche et lundi, ont indiqué les experts de Barclays.
S’il est possible que l’appétit pour le risque revienne en Europe en cas de victoire claire d’un gouvernement de coalition de centre gauche incluant l’actuel chef de gouvernement Mario Monti, une montée due l’ex-Premier ministre Silvio Berlusconi enverrait les marchés au tapis, selon Chris Low, de FTN Financial.
Dans ce contexte, les indicateurs économiques resteront au second plan, pour M. Greenhaus. Wall Street jettera tout de même un oeil jeudi sur une deuxième estimation du PIB américain pour le quatrième trimestre et l’indice d’activité économique de la région de Chicago, après des chiffres contrastés à New York et Philadelphie cette semaine.