Dopé par le luxe, PPR vise toujours plus malgré la déception Puma

[15/02/2013 13:11:29] PARIS (AFP) Le français PPR a publié vendredi des résultats 2012 gonflés par l’éclatante dynamique de son pôle luxe (Gucci, Bottega Veneta, Yves Saint Laurent…), et affiche toujours de hautes ambitions pour 2020 malgré la déception des performances de son fleuron sportif Puma.

PPR a accéléré ces derniers mois son recentrage vers le luxe et l’habillement sportif. Il estime ces secteurs plus porteurs et plus rentables que la distribution, dont il compte se libérer d’ici la fin 2013.

En grande forme, à mille lieues de la crise, comme LVMH, Hermès ou Swatch Group, PPR a affiché en 2012 grâce au luxe des résultats au-delà des attentes du marché, notamment en ce qui concerne les marges, ce qui a dopé le titre. Il enregistrait à la Bourse de Paris en hausse de 6,76% à 170,55 euros sur un marché stable (+0,05%) peu avant 13H15 (12H15 GMT).

Le groupe dirigé par François-Henri Pinault a vu son bénéfice net progresser de 6,3% à 1,05 milliard d’euros. Il va verser un dividende de 3,75 euros, contre 3,50 l’an passé.

Mais le bénéfice net récurrent — qui exclut les activités en cours d’abandon Redcats (La Redoute, Cyrillus, Verbaudet…) et Fnac — a lui bondi de 28,2% à 1,27 milliard d’euros.

Idem pour le résultat opérationnel (+19,3% à 1,8 milliard d’euros). Quant aux ventes, elles ont progressé de 20,8% à 9,74 milliards d’euros.

“PPR affiche en 2012 d’excellents résultats, tirés par les performances exceptionnelles de l’ensemble des marques de notre pôle luxe”, s’est félicité le PDG François-Henri Pinault, s’attendant à une amélioration “significative” des résultats opérationnels 2013.

A l’horizon 2020, l’ambition reste intacte d’atteindre 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires, répartis à 60%-40% entre le luxe et le sport-lifestyle.

Et ce, même si l’équimentier sportif allemand Puma, poids lourd du pôle sportif, a déçu en 2012 avec des résultats en recul, affaiblis en Europe de l’Ouest et marqués par le poids d’un vaste plan de restructuration.

“Nos ambitions, on n’en change pas tous les six mois”, a souligné M. Pinault. “Notre volonté est de nous doter d’une véritable organisation mondiale. Le centre de gravité du groupe s’est déplacé à l’échelle du monde, bien au-delà de l’Europe”.

De fait, PPR a réalisé en 2012 près de 4/5e de ses ventes hors de la zone euro, et seulement 5% en France. Il a poursuivi son implantation dans les pays émergents, où 40% des ventes ont été réalisées.

Le luxe reste plus que jamais le fer de lance du “nouveau PPR”, loin de la Fnac, qui doit être introduite en Bourse après l’assemblée générale du 18 juin, et de Redcats, dont les dernières activités sont en cours de cession.

En 2012, PPR s’est allié à l’italien Yoox pour mieux distribuer en ligne ses produits de luxe. Et il a mis la main sur le joaillier chinois Qeelin et en janvier sur la marque du designer britannique Christopher Kane. L’année précédente, il avait acquis le tailleur italien Brioni. Et d’autres acquisitions ne sont pas exclues, a fait savoir PPR.

Le pôle luxe a affiché une rentabilité record de 25,9% en 2012. Les ventes en plein boom ont franchi la barre des 6 milliards d’euros (6,21 milliards, soit +26,3%).

Son fleuron Gucci, qui assure l’essentiel de la rentabilité de PPR, est porté par la très forte dynamique des ventes en Asie. Sa croissance au quatrième trimestre a été meilleure qu’au troisième.

La surprise vient de l’ampleur du bond réalisé par Bottega Veneta, le spécialiste du cuir tressé: les ventes (+38,5%) approchent désormais le milliard d’euros (945 millions). Le résultat opérationnel a explosé (+46,7%), avec une rentabilité inédite de près de 32%.

Yves Saint Laurent lui fait +28,8% à 473 millions d’euros.

Concernant le pôle Sport et lifestyle, la “priorité” sera “le redressement de Puma”, dont “les performances récentes ne sont pas à la hauteur” de “nos attentes”, a prévenu M. Pinault.

PPR a décidé de “renouveler” le management de Puma en se séparant du patron Franz Koch. Son successeur sera nommé dans “les prochaines semaines”.

M. Pinault a redit sa confiance dans Puma, une marque “absolument sensationnelle”, détenue à plus de 80% par PPR.