Le FMI verse une partie de l’aide à la Grèce après des mois de blocage

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éen flotte devant le Parthénon à Athènes, le 4 novembre 2011 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[17/01/2013 07:08:06] WASHINGTON (AFP) Après de longues et difficiles tractations, le Fonds monétaire international (FMI) a débloqué mercredi une partie de l’aide à la Grèce, offrant un court répit au pays englué dans la récession et les plans d’austérité.

“La Grèce a fait d’importants progrès sur ses réformes structurelles (…). Mais il reste encore beaucoup à faire”, a commenté la directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, dans un communiqué.

La somme de 3,2 milliards d’euros débloquée par le Fonds peut sembler anecdotique par rapport à l’ampleur du plan de sauvetage de 172 milliards d’euros accordé par la communauté internationale à Athènes en mars, le deuxième renflouement du pays après celui de 2010.

Mais il a valeur de symbole: ce versement clôt un chapitre du dossier grec qui a divisé le Fonds et ses partenaires européens et alimenté des doutes, au sein de l’institution de Washington, sur les vertus de l’austérité en Europe.

Le communiqué publié mercredi par le Fonds n’en dit rien et se contente d’indiquer que le conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, a donné son feu vert au versement de deux tranches d’aide à Athènes, de 1,6 milliard d’euros chacune.

Aux termes du plan de sauvetage du pays, ces sommes auraient dû être versées successivement en mai et en août mais le Fonds, tout comme ses partenaires européens de la troïka des créanciers, avait bloqué le processus.

L’institution a d’abord estimé que les autorités grecques tardaient à mettre en oeuvre les réformes drastiques (privatisations, coupes dans les dépenses…) réclamées en contrepartie de l’aide internationale. Le programme doit être remis “sur les rails”, martelaient alors les porte-parole du FMI.

Malgré la réprobation populaire, Athènes a donné des gages de bonne volonté qui n’ont toutefois pas suffi au FMI.

Le Fonds voulait également obtenir des assurances sur la “viabilité” de la faramineuse dette accumulée par Athènes, actuellement à environ 170% de son produit intérieur brut, et sur les capacités de financement du pays, privé d’accès aux marchés à long terme.

Un accord arraché fin novembre

Le FMI s’est longtemps accroché à son objectif de ramener ce ratio à 120% du PIB en 2020 au point d’aller au clash avec ses partenaires européens, plus soucieux d’une implosion de la zone euro.

Mi-novembre, les dirigeants de la zone euro avaient réclamé plus de souplesse sur ce point s’attirant l’opposition frontale de la directrice générale du FMI. “Nous avons des divergences, nous travaillons et nous tentons de les résoudre”, avait reconnu Christine Lagarde.

Après plusieurs sommets de la dernière chance et un accord arraché fin novembre, le Fonds a consenti à accepter l’objectif d’un ratio de 124% en 2020, à condition que “des mesures supplémentaires” soient envisagés pour faire baisser l’endettement à 120% en 2022.

Le Fonds a, par la suite, levé ses dernières réticences à la mi-décembre après le succès de l’opération de rachat par Athènes d’une partie de sa dette auprès d’investisseurs privés.

L’UE a été plus prompte, versant dès la mi-décembre les 34,3 milliards d’euros qui étaient également bloqués. Une nouvelle tranche de 9,2 milliards d’euros doit être approuvée dans les prochains jours.

Depuis, la Grèce connaît un relatif répit. Le Premier ministre grec Antonis Samaras a estimé récemment que le danger d’une sortie de l’euro était pour le moment écarté mais la contestation contre l’austérité ne faiblit pas.

“L’effort budgétaire de la Grèce a été impressionnant à tous égards. L’ajustement massif déjà réalisé va aider à ramener les dépenses aux niveaux d’avant la crise et a été conçu pour protéger les plus vulnérables”, a assuré Mme Lagarde.