L’activité des centres commerciaux recule en 2012, inquiétudes pour 2013

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Des personnes marchent dans un centre commercial de Lyon, le 4 avril 2012 (Photo : Jeff Pachoud)

[15/01/2013 17:52:22] PARIS (AFP) Après une année 2011 difficile, l’activité des centres commerciaux en France s’est une nouvelle fois inscrite en repli en 2012, plombée par un mauvais mois de décembre et par la concurrence d’internet, n’incitant pas les professionnels à l’optimisme pour 2013.

Selon un bilan provisoire du centre national des centres commerciaux (CNCC), la fréquentation a continué de chuter en 2012. Après un recul de 1,3% en 2011, elle enregistre sur l’ensemble de l’année une nouvelle baisse de 1,1%.

Le chiffre d’affaires connaît quant à lui un repli plus limité, à -0,2% contre -0,8% en 2011.

Le mois de décembre a été “particulièrement difficile” en raison à la fois d’une anticipation des achats de Noël sur novembre et d’un attentisme des consommateurs dès le 26 dans l’attente des soldes de janvier, a commenté Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC.

Sur ce seul mois, le chiffre d’affaires recule de 3,5% (contre une hausse de 1,4% en décembre 2011), et la fréquentation chute de 5%.

“Nous demandons que les dates des soldes soient avancées dès le lendemain du 1er janvier, afin de compenser ce blocage total de l’activité”, revendique le délégué général.

Les mois d’avril et mai, période pré-électorale, ont également été mauvais avec des fréquentations en recul de respectivement 2,3% et 1%, et des ventes à -4,4% et -2,8%.

“Contrairement à 2007, cela n’a pas été rattrapé en juin”, puisque le chiffre d’affaires n’a repris que 0,2% sur ce mois, souligne M. Silberstein.

Mais au vu du contexte général de crise, ces chiffres montrent tout de même “une bonne résistance des centres commerciaux, qui ne s’en tirent pas si mal”, estime Eric Ranjard, président du CNCC.

“Malgré la frilosité ambiante, près de 15.000 emplois supplémentaires ont été créés par le secteur en 2012”, souligne-t-il.

Sur l’année, l’activité des boutiques (surfaces inférieures à 750 m2) se maintient (+0,5%), tandis que celles des grandes surfaces spécialisées (GSS) continue de plonger à -2,5%, après une chute de 4,4% en 2011.

“La situation des GSS continue de se détériorer d’une part en raison de la forte concurrence d’internet et d’autre part, à cause des baisses de prix consenties par les enseignes, seul moyen de se maintenir face au e-commerce”, note M. Silberstein.

Si les secteurs de la beauté/santé progressent (+3,7% de chiffre d’affaires), ceux de la culture (-2,7%) et de l’équipement des ménages (-7,6%) souffrent particulièrement.

Pour l’année qui vient, le CNCC estime qu’il “n’y a aujourd’hui aucun élément objectif qui nous permet de dire que 2013 sera meilleur que 2012. Tout va dépendre de la confiance des consommateurs”, estime Jean-Michel Silberstein.

Eric Ranjard note que l'”équilibre reste fragile”, notamment parce que les “taxes ne cessent d’augmenter alors que les chiffres d’affaires stagnent” et en raison de l'”inéquité fiscale scandaleuse” dont béneficient les distributeurs présents uniquement sur internet.

“Si rien ne change, certaines branches du commerce physique vont crever”, s’alarme-t-il, réclamant une modification de la législation fiscale, et des lois régissant les implantations commerciales et les ouvertures dominicales.

Les investissements sont également en baisse en 2012, aussi bien dans l’immobilier commercial (-22% à 2,6 milliards d’euros) que dans les centres commerciaux (840 millions d’euros contre 1,5 milliard en 2011).

Les ouvertures de centres commerciaux reculent de 27% sur l’année, avec 260.163 nouveaux mètres carrés, malgré un rythme soutenu en Ile-de-France. Les parcs d’activités commerciales, en périphérie, progressent eux fortement (+73%).

Pour 2013, malgré quelques grands projets (Beaugrenelle, Aéroville), les professionnels anticipent une tension sur les valeurs locatives et un taux de vacances qui devrait s’accentuer sous l’effet de la crise.