Le capital-investissement, une alternative efficiente pour le financement des PME tunisiennes

Par : TAP

Le recours au capital-investissement pour compléter le concours des institutions de crédits au financement des PME tunisiennes est une alternative efficiente, ont constaté, jeudi, les intervenants à un débat organisé à Tunis, par la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) sur le thème “Private Equity, pour le financement de la PME moderne et transparente”.

En Tunisie, cet outil de financement moderne qui peut répondre aux besoins des PME non seulement en matière de financement mais aussi en terme d’accompagnement des projets, ne représente que 3% du total des financements, assurés pour la plupart, par les banques, a déclaré à ce sujet, Chedly Ayary, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

M. Ayari, qui intervenait à ce workshop, recommande la mise en place d’un plan d’action pour assurer le développement de ce métier-clé de la création d’emploi et du développement régional”.

La réglementation du capital investissement appelé “Private Equity”, outil de financement qui exige la bonne gouvernance et la transparence, est confiée aux SICAR et aux Fonds d’Investissement à Capital Risque (FCPR), pour financer les phases de lancement du projet, le développement de l’entreprise déjà existante, le transfert de l’entreprise (familiale) et le redressement d’une entreprise en difficulté, a rappelé M.Ayari.

D’après lui, la faiblesse du nombre des PME tunisiennes financées par un capital-risque (seulement 4 cotées sur le marché alternatif) est imputée à la réticence des promoteurs des projets à partager le pouvoir avec le gestionnaire du fonds, au manque de transparence fiscale de l’entreprise tunisienne ainsi qu’à l’absence d’une culture d’ingénierie financière permettant l’ouverture des capitaux au public.

Pour sa part, le président de la CONECT, Tarak Cherif a appelé l’Etat à jouer son rôle de catalyseur pour développer le créneau du capital-investissement en se basant sur les principes de la caisse des Dépots et de Consignation (CDC).

Mme Eileen Murray, représentante résidente de la Banque Mondiale à Tunis, a évoqué les problèmes de gouvernance sous l’ancien régime. “Ces problèmes ont fait que la Tunisie n’est pas parvenue à diversifier et à développer des alternatives, autres que le bancaire, pour financer son économie”, a-t-elle dit.

D’après elle, il est temps d’explorer la piste du capital- investissement pour venir en aide à un secteur bancaire “aujourd’hui affaibli et en phase de restructuration”.

Le nombre des SICAR actives en Tunisie s’élève actuellement à 43 regroupées en quatre catégories: SICAR bancaires (17), SICAR régionales (7), SICAR de groupes privés (4) et SICAR indépendantes (15).

A fin septembre 2012, ces SICAR ont contribué au financement de 2427 projets grâce à une enveloppe globale de 1081 MDT, soit une moyenne de 445 mille dinars par projet.

WMC/TAP