Le ministre néerlandais des Finances pressenti pour la tête de l’Eurogroupe

photo_1355756736477-1-1.jpg
éerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem le 26 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[17/12/2012 15:14:30] BRUXELLES (AFP) Le ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem tient la corde pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe, mais sa nomination n’est pas encore acquise, ont indiqué lundi à l’AFP plusieurs sources informées à Bruxelles.

La chaîne de télévision allemande ARD vient d’annoncer que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont mis d’accord pour confier le poste au ministre néerlandais, en marge du sommet qui s’est tenu la semaine dernière à Bruxelles.

“Ce ne serait pas une mauvaise idée”, a confié à l’AFP un haut responsable européen, laissant entendre que cette solution était quasiment acquise.

“Pas si sûr”, a toutefois tempéré à l’AFP une source communautaire.

“Je doute que ce soit plié. Il n’y a eu aucun accord à Bruxelles, la question reste ouverte à ce stade”, a-t-on affirmé de source française.

Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a pour sa part tenté d’atténuer l’information donnée par ARD. Aucune décision n’a encore été prise et cela sera fait “quand ce sera nécessaire”, a-t-il déclaré.

Le Premier ministre finlandais Jyrki Katainen a livré le nom de Jeroen Dijsselbloem jeudi pendant le sommet. “J’ai entendu son nom mentionné” pour prendre la succession de M. Juncker, a-t-il confié à quelques journalistes. “C’est un homme bien, je n’ai rien contre lui”, a-t-il déclaré. “Il représente des idées similaires à celles que défendent les pays nordiques”, a-t-il ajouté.

Mais il a reconnu que pour la présidence de l’Eurogroupe, la question est “de savoir qui conviendrait à la fois à la France et à l’Allemagne”.

Le ministre néerlandais pourrait avoir l’assentiment de Berlin, selon un diplomate européen. Les Allemands le trouvent “bon” et “préféreraient que ce ne soit pas quelqu’un d’un grand pays qui préside l’Eurogroupe”, a-t-il confié, ce qui mettrait en péril une candidature du ministre français Pierre Moscovici.

Berlin ne soutiendrait pas une éventuelle candidature du Français, après le refus opposé par Paris à la nomination du ministre allemand Wolfgang Schäuble.

Les Néerlandais se sont refusés à tout commentaire sur les chances de M. Dijsselboem. Mais le ministre néerlandais a fait forte impression depuis sa nomination et son profil convient à nombre de délégations.

Reste à convaincre les Français. Le président François Hollande est resté vague sur ses intentions lors de sa conférence de presse lors du sommet européen. “Il y a des candidats que je soutiendrai et des candidats que je ne soutiendrai pas”, a-t-il affirmé sans plus de précisions.

Le président du Conseil italien Mario Monti a lui aussi éludé la question. La décision relève des ministres des Finances de la zone euro. “Je ne participe pas aux réunions et je ne sais pas ce qu’ils ont à l’esprit”, a-t-il déclaré.

L’idée de nommer un chef de gouvernement a circulé, et Jyrki Katainen a fait figure de possible candidat. Mais “maintenant j’ai compris qu’ils cherchent plus un ministre des Finances”, a-t-il confié pendant le sommet.

Les consultations vont bon train depuis que le Premier ministre Jean-Claude Juncker a demandé aux pays de la zone euro de lui trouver un successeur en précisant que sa décision de quitter la présidence de la zone euro d’ici à la fin de l’année ou au début de l’année 2013 était “irrévocable”.

Le patron de la zone euro occupe son poste depuis sa création en 2005.