Tunisie : La pénurie de lait est due à des problèmes conjoncturels et structurels

Par : TAP

Si l’on en croit le directeur des études et du marketing au Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVLAIT), Kamel Rjaibi, la filière laitière tunisienne capable de réaliser l’autosuffisance du pays en la matière. “Seulement, durant cette période qui coïncide avec celle de la basse lactation où le lait se fait rare, les problèmes du secteur se sont amplifiés, entraînant du coup un certain marasme au niveau de toute la chaîne de production”, a-t-il précisé à la TAP.

Selon lui, la pénurie de lait stérilisé, constatée ces temps-ci dans la plupart des circuits de distribution en Tunisie, serait donc due à la fois à des problèmes structurels et conjoncturels. Ainsi, “structurellement, le secteur laitier compte 80% de petites exploitants, qui ont besoin d’un encadrement au sein des structures professionnelles de base”.

Il assure également que le coût de production de lait est de plus en plus élevé, en raison de la cherté des prix des fourrages concentrés pour bétail. Sur le marché, avance M. Rjaibi, les ventes de lait ont évolué de 8% durant les onze premiers mois de l’année 2012, par rapport à la même période de 2011 (472 millions de litres contre 392 millions). Mais il estime que “cette augmentation de la consommation est accentuée par le phénomène de la contrebande qui s’est développé depuis 2011 et s’est concentré sur les frontières libyennes et algériennes, accroissant la pression sur la chaîne de production laitière”.

Quant aux problèmes conjoncturels, M. Rjaibi relève qu’ils peuvent être surmontés, à condition que l’Etat soit à l’écoute des professionnels. Pour ce faire, il suggère de mettre en œuvre une politique de prix transparente, spécifique à la filière laitière, mais également de réviser la politique de subvention du lait, afin de mieux cibler les différentes catégories de consommateurs…

WMC/TAP