Petit-Couronne : 1,1 milliard nécessaire pour la rentabilité de la raffinerie

photo_1353928643434-1-1.jpg
à Petit-Couronne, le 5 novembre 2012 (Photo : Charly Triballeau)

[26/11/2012 11:17:41] PARIS (AFP) Le patron du groupe NetOil, candidat à la reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), a estimé lundi à plus de 1,1 milliard de dollars les investissements nécessaires pour assurer sa rentabilité à long terme.

“Il y a un besoin d’investissement immédiat de 468 millions de dollars pour se maintenir à niveau”, a déclaré son patron libano-américain Roger Tamraz dans un entretien à la publication spécialisée Pétrole et Gaz Arabes.

Sont également nécessaires “650 millions en équipements additionnels immédiatement après la première vague afin de maintenir les marges de rentabilité à long terme et à répondre aux normes de pollution”, a indiqué M. Tamraz.

Roger Tamraz confirme par ailleurs que le britannique BP, associé à NetOil et le sud-coréen Hyundai dans son projet de reprise de la raffinerie normande, s’était engagé dans une lettre d’intention à fournir 120.000 barils/jour pendant trois ans à raffiner à Petit-Couronne.

Le représentant de NetOil en France, Dominique Paret, a précisé à l’AFP que si le projet était retenu, la première vague d’investissements serait portée par des fonds issus de “crédits-exports sud-coréens”. La deuxième vague consisterait à installer un hydrocraqueur dans la raffinerie.

NetOil, basé à Dubaï et dont l’actionnariat n’est pas rendu public, a déposé une offre de reprise de Petit-Couronne qui a été jugée incomplète par le tribunal de commerce de Rouen.

Six autres candidats potentiels se sont déclarés intéressés: le fonds souverain libyen, Alafandi Petroleum Groupe (APG) basé à Hong Kong, l’irakien Jabs Gulf Energy, l’iranien Tadbir Energy Development Group, ainsi que les suisses Activapro AG et Terrae International.

Selon Roger Tamraz, la candidature de NetOil se justifie par le fait qu’il est nécessaire d’être raffineur pour acheter du pétrole brut à des pays producteurs.

“NetOil est intéressé par l’acquisition de la raffinerie de Petit-Couronne, qui fournit la zone de Paris, car être un raffineur est à présent une condition pour acheter du pétrole brut à des pays producteurs et le vendre dans le monde, et parce que 160.000 barils/jour représente environ 10% du marché français”, a-t-il déclaré.

Outre l’accord avec Hyundai et BP, Roger Tamraz met en avant son expérience du secteur avec la création du géant pétrolier Tamoil, aujourd’hui contrôlé par l’Etat libyen.

“Nous avons signé un protocole d’accord avec Hyundai qui dirigera un consortium de sociétés sud-coréennes et françaises, facilitera le financement pour la modernisation de la raffinerie et effectuera les travaux nécessaires”, a-t-il déclaré au journal.

Le tribunal de commerce a repoussé mardi au 5 février la date limite de dépôt des offres de reprise de la raffinerie de Petit-Couronne, initialement fixée au 5 novembre.

Il a prononcé le 16 octobre la liquidation de la raffinerie tout en autorisant la poursuite de l’activité jusqu’au 16 décembre et en laissant ouverte la possibilité d’une cession à un repreneur.

La raffinerie qui emploie 470 salariés avait déposé son bilan le 24 janvier à la suite de la faillite de sa maison mère suisse.