Dix-sept ans après l’Accord d’association : La Tunisie et l’UE ouvrent le chapitre du Partenariat Privilégié

tunisie-partenaire-privilegie-220.jpgLa neuvième session du Conseil d’Association Union européenne-Tunisie –le premier depuis le 14 janvier 2011 et la chute du régime Ben Ali- marque un nouveau tournant dans les relations, aujourd’hui vieilles de 33 ans, entre le plus petit des pays –par la taille- du Maghreb et le plus grand des ensembles régionaux du pourtour méditerranéen, avec ses vingt-sept pays membres.

Ce nouveau chapitre prend la forme d’un Partenariat Privilégie, concrétisé par un nouveau Plan d’action de cinq ans. Ce document conjoint, qui «offre une feuille de route ambitieuse qui traduit la volonté de la Tunisie de développer les réformes dans tous les domaines», «orientera le partenariat Tunisie-UE dans le cadre de la Politique européenne de Voisinage», et définira, précise un communiqué publié à l’issue de cette rencontre, «des priorités communes pour la coopération bilatérale et fournit le cadre stratégique pour l’accompagnement de l’UE aux réformes et processus démocratiques».

Ce tournant est le quatrième dans les relations de la Tunisie avec l’Union européenne. Le premier a pris la forme d’un accord commercial, le premier du genre, conclu en 1969. Sept ans plus tard, les deux parties signaient, le 25 avril 1976, leur premier accord de coopération. Et le 17 juillet 1995, la Tunisie devenait le premier pays sud-méditerranéen à se lier à l’Union européenne par un Accord d’Association.

Toutefois, le Partenariat Privilégié et le Plan d’Action qui l’accompagne ne sont que l’un des quatre piliers qui vont fonder les relations tuniso-européennes au cours des années à venir. Les trois autres étant de nouveaux accords commerciaux, un accord sur l’Open Sky «pour booster le tourisme», et un «partenariat en matière de mobilité», c’est-à-dire de –relativement- plus grandes possibilités pour les Tunisiens pour se rendre en Europe, pour y étudier ou, ce qui est plus difficile, y travailler.

Les deux parties ont apparemment choisi de commencer par le –relativement- moins compliqué, à savoir la négociation d’un accord sur la libéralisation du transport aérien entre la Tunisie et l’Union européenne. Pour le reste, on ne sait pas quand est-ce que les tractations débuteront.

Après la réunion du Conseil d’Association, Stefan Füle, Commissaire européen en charge de l’élargissement et de la politique de voisinage, s’es borné à formuler le vœu d’une reprise rapide des «négociations sur un certain nombre d’accords commerciaux» qui non seulement «offrent la perspective d’une intégration progressive de l’économie tunisienne dans notre marché intérieur» et «un stimulus pour les réformes», mais «enverront également un fort signal d’ouverture et de confiance aux investisseurs». A court terme, l’Union européenne propose de reprendre les négociations sur l’agriculture «qui peut apporter des bénéfices évidents aux deux parties».

Sur la question la plus délicate pour les Européens et celle à laquelle on tient peut-être le plus du côté tunisien, à savoir la mobilité, le Commissaire européen en charge de l’élargissement et de la politique de voisinage a déclaré être «totalement conscient des attentes très élevées en la question de la mobilité», et y voir «un souci légitime», et affirmé que «de rapides progrès sur les discussions au sujet du Partenariat de la mobilité donneraient une première, concrète et symbolique réponse aux attentes tunisiennes sur la mobilité et les échanges en matière de travail». Des circonvolutions qui annoncent d’âpres négociations sur ce sujet.