Automobile : Alan Mulally reste patron de Ford jusqu’en 2014, prépare sa succession

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énéral de Ford, Alan Mullaly, le 26 janvier 2010 à Washington (Photo : Mandel Ngan)

[01/11/2012 16:24:02] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile américain Ford a annoncé jeudi qu’Alan Mulally allait rester son directeur général jusqu’en “2014 au moins” et a nommé un directeur d’exploitation, Mark Fields, qui semble pour l’instant le mieux placé pour lui succéder.

“M. Mulally va continuer à diriger le développement stratégique de long terme” du groupe et Mark Fields, qui dirige la division Amériques du groupe, “sera responsable de toute l’activité opérationnelle”, ajoute Ford dans un communiqué.

Alan Mulally, 67 ans, est devenu directeur général en septembre 2006 après avoir passé auparavant toute sa carrière chez Boeing, à un moment où le constructeur était au bord de la faillite.

Il a négocié un emprunt géant, hypothéquant tous les actifs du groupe, jusqu’à son blason argent et bleu, afin de financer un plan de restructuration fondé sur le développement de petites voitures économes et la rationalisation des modèles, marques et plateformes de véhicules du groupe.

Le groupe, seul constructeur automobile américain à avoir échappé à l’humiliation de demander un sauvetage financier à l’Etat fédéral lors de la crise financière de 2008, est revenu à la rentabilité en 2009.

L’an dernier le constructeur de Dearborn, dans le Michigan (nord des Etats-Unis) a dégagé un bénéfice de 20,2 milliards de dollars, tiré par l’Amérique du Nord.

Son talon d’Achille reste l’Europe où il perd chroniquement de l’argent et table sur des pertes de 1,5 milliard de dollars au moins cette année.

“Je vais avoir une opportunité formidable de me focaliser encore plus sur la stratégie à long terme” du groupe, a commenté M. Mulally lors d’une conférence téléphonique.

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à Flat Rock en septembre 2010 (Photo : Bill Pugliano)

“Il y a eu tant de spéculations sur la question de savoir si Alan allait rester ou partir” que le groupe a voulu donner des indications claires sur son équipe de direction pour les années à venir, a pour sa part indiqué le président du conseil d’administration, Bill Ford.

Mark Fields, 51 ans, entré chez Ford en 1989, apparaît pour l’instant comme le dauphin désigné de M. Mulally, même si rien n’est certain.

“Mark est clairement un dirigeant exceptionnel. Il était depuis sept ans responsable de la transformation de nos opérations en Amérique du nord qui affichent (aujourd’hui) une rentabilité record”, a fait valoir Bill Ford.

S’il a invité à ne pas tirer de conclusions sur la personne qui dirigera le groupe au delà de 2014, M. Ford a admis: “nous avons une équipe de direction très forte, je serais surpris que notre prochain directeur général ne soit pas nommé en interne”.

“Alan a fait un travail tellement formidable, j’aimerais qu’il reste pour toujours, mais cela fait partie de notre travail de développer une équipe superbe de dirigeants”, a-t-il ajouté.

Joe Hinrichs, 45 ans et actuel responsable des régions Asie Pacifique et Afrique, va succéder à M. Fields et prendre la direction de la région Amériques.

Stephen Odell devient responsable de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique. Il était jusqu’à présent PDG de la région Europe et se voit adjoindre la responsabilité de l’Afrique et du Moyen-Orient.

Jim Farley prend la responsabilité du marketing et des ventes du groupe ainsi que de la marque haut de gamme Lincoln, dont les ventes baissent depuis des mois.

Enfin, David Schoch va diriger la région Asie et John Lawler la Chine.

L’action de Ford reculait de 1,12% à 11,04 dollars vers 15H00 GMT.

“Mulally va rester chez Ford plus longtemps que prévu” et “c’est une bonne chose” a commenté le site d’analystes 247Wallst.com, en soulignant que “le plan de succession est maintenant très clair” chez le constructeur.

“Ford a annoncé plusieurs changements importants qui préparent la succession (d’Alan Mulally) mais rien n’est gravé dans la pierre” à ce stade et “un directeur général spécifique” pour prendre la suite de M. Mulally reste “à deviner”, estime pour sa part la banque Morgan Stanley dans une note d’analystes.