Total aidé par les cours du brut et le rebond des marges de raffinage

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Le logo de Total (Photo : Boris Horvat)

[31/10/2012 17:09:25] PARIS (AFP) Total a présenté mercredi des résultats solides au troisième trimestre, grâce aux cours élevés du pétrole et au rebond des marges de raffinage en Europe, qui ont permis de compenser un recul persistant de sa production lié à des incidents en mer du Nord et au Nigeria.

Le bénéfice net part du groupe a reculé de 7% à 3,066 milliard d’euros, mais le bénéfice net ajusté (indicateur de performance le plus suivi dans le secteur, qui exclut notamment la variation de la valeur des stocks d’hydrocarbures), a grimpé de 20% à 3,348 milliards, selon un communiqué du géant pétrolier français.

C’est bien mieux que prévu par les analystes, qui attendaient un bénéfice ajusté de 3,08 milliards, selon Dow Jones Newswires.

Le bénéfice ajusté “reflète les bonnes performances de Total dans l’ensemble de ses secteurs”, a commenté le PDG Christophe de Margerie.

Ces résultats –assortis d’un dividende trimestriel en hausse de 3,5% par rapport à un an plus tôt, et identique au 2e trimestre, à 59 centimes d’euro– ont été bien accueillis par les investisseurs. Après avoir navigué en hausse toute la séance, l’action Total a cédé en clôture 0,44% à 38,82 euros, une performance honorable dans un CAC 40 en baisse de 0,87%.

Cette performance trimestrielle solide s’explique avant tout par les prix élevés de l’or noir.

Après être tombé sous 90 dollars le baril en juillet, son plus bas niveau depuis un an, le cours du baril de Brent s’est redressé et évolue depuis plusieurs semaines autour de 110 dollars. Sur l’ensemble du trimestre écoulé, son cours moyen est ressorti en baisse de 3% par rapport à un an plus tôt à 109,5 dollars, mais une fois converti en euros, il a progressé de 9% à 87,6 euros.

Rebond des marges de raffinage

De plus, le groupe a bénéficié d’un rebond impressionnant des marges de raffinage en Europe, à 51 dollars la tonne en moyenne sur le trimestre contre 13,4 dollars un an plus tôt.

Celles-ci ont été dopées par des fermetures pour maintenance de raffineries qui ont réduit temporairement les surcapacités du secteur, et par une forte demande en provenance des Etats-Unis.

Cela a permis à Total de compenser une baisse de 2% de sa production d’hydrocarbures (pétrole brut et gaz naturel), à 2,272 millions de barils équivalent pétrole par jour.

Elle a été plombée par des incidents qui ont conduit à des interruptions d’activité sur des gisements en mer du Nord britannique et au Nigeria, des effets en partie compensés par le démarrage ou la montée en puissance de nouveaux champs.

Du fait de tels incidents, la production mondiale d’hydrocarbures de Total sur l’ensemble de 2012 pourrait être “légèrement inférieure à 2011”, alors que le groupe prévoyait auparavant une stagnation, a prévenu le directeur financier du groupe, Patrick de la Chevardière, lors d’une conférence téléphonique.

En mer du Nord, le groupe prévoit toujours une remise en production graduelle en fin d’année du gisement gazier d’Elgin et du champ voisin de Franklin, interrompue depuis une fuite de gaz fin mars, mais ne peut écarter qu’elle n’intervienne que début 2013, a-t-il par ailleurs prévenu.

Enfin, le directeur financier a assuré que le programme de cession de 15 à 20 milliards de dollars d’actifs entre 2012 et 2014, dévoilé en septembre, était d’ores et déjà “bien engagé”.

“En comptant les cessions déjà réalisées et celles en cours de négociation, je peux dire que nous en sommes déjà à la moitié des 15 milliards de dollars” escomptés au minimum, a-t-il souligné.