Sandy : des milliers de sites internet affectés par des pannes de centre de données

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à Chevy Chase dans le Maryland, le 30 octobre 2012 (Photo : Mandel Ngan)

[30/10/2012 13:46:30] PARIS (AFP) Le trafic internet et le fonctionnement de milliers de sites dans le monde étaient affectés mardi par les dégâts causés par le cyclone Sandy, qui a endommagé des centres de traitement de données ou les prive de courant électrique, selon plusieurs sources du secteur.

Le centre du cyclone a touché lundi soir la côte est des Etats-Unis, provoquant des coupures d’électricité et des inondations majeures, dans une zone où quelque 150 centres de traitement de données sont basés entre les Etats de Virginie, du New Jersey et de New York, selon un décompte du site Datacentermap.

Les centres d’hébergement et de traitement des données informatiques – datacenters en anglais – sont des noeuds névralgiques où sont hébergés les serveurs renfermant les données stratégiques des entreprises, et où transitent les flux de données des opérateurs télécoms et des hébergeurs de contenus en ligne.

“Des milliers, voire des dizaines de milliers de sites internet, de toute taille et partout dans le monde, sont indisponibles”, a indiqué à l’AFP un responsable d’un opérateur européen, sous couvert d’anonymat.

Ainsi, le site français du Huffington Post affiche un message en anglais indiquant qu’en “raison de coupures de courant causées par le cyclone Sandy, (son) site connaît des difficultés techniques”.

Le Huffington Post explique ainsi être par défaut contraint de publier ses informations sur sa page Facebook ou son compte Twitter (dont les serveurs ne sont pas touchés).

Des sites à forte audience, comme le site américain Gawker.com (actualité et people), la plate-forme de discussion Zopim ou encore le site spécialisé CafeMom, étaient également indisponibles.

Plusieurs des sites en panne sont hébergés par un centre de traitement des données de l’hébergeur américain Datagram, situé à New York, qui a été touché par le cyclone.

Selon un graphique transmis à l’AFP par un opérateur, qui analyse heure par heure l’activité d’un des principaux point d’échange de trafic internet (hub) de la côte est des Etats-Unis, la zone a connu un gros pic de trafic lundi soir, les internautes allant à la recherche d’information sur internet, avant de chuter plusieurs heures plus tard en raison des coupures de courant et de réseau internet dues au cyclone.

Même si la plupart des centres ont basculé sur des générateurs de courant fonctionnant au carburant, ils pourraient très vite se retrouver à sec car les plus importants d’entre eux, véritables gouffres énergétiques, peuvent consommer à eux seuls l’électricité nécessaire à une ville de taille moyenne.

Contacté par l’AFP la société franco-américaine Cedexis – sorte d'”aiguilleur du net” qui réoriente requêtes et flux de données des éditeurs de contenus vers les meilleurs hébergeurs en fonction du trafic internet – a indiqué que “ses clients avaient été aiguillés automatiquement vers des datacenters ou prestataires d’hébergement de contenus situés en dehors de la +zone Sandy+ comme c’est toujours le cas lorsqu'(ils détectent) une anomalie”.

“Nous avons constaté quelques variations de trafic mais en ce qui concerne les hébergeurs que nous supervisons, nous n’avons pas constaté d’indisponibilité majeure”, a commenté Nicolas Guillaume, porte-parole de Cedexis.