Revenu à la tête de Fram, Colson compte “sortir le bateau de la tempête”

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ésident du directoire du voyagiste français Fram, Georges Colson, le 03 janvier 2004 (Photo : Lionel Bonaventure)

[26/10/2012 14:49:38] PARIS (AFP) La situation ne s’arrange pas pour le voyagiste Fram, qui s’achemine vers 20 millions d’euros de pertes en 2012 après déjà deux exercices dans le rouge. Mais Georges Colson, revenu aux commandes du groupe qu’il dirigea de 1991 à 2005, entend bien le sauver.

“Fram est un très beau bateau, mais la tempête est là, il va falloir la traverser”, a-t-il lancé devant la presse vendredi.

Basé à Toulouse, Fram compte 3.800 salariés dans le monde. Dont 600 en France, répartis entre les activités de tour-opérateur (Voyages Fram) et le réseau de distribution (Fram Agences). Mais 10% des effectifs français (60 postes) vont être supprimés dans le premier plan social de l’histoire du groupe que M. Colson espère boucler le 6 novembre, avec une dernière réunion du comité d’entreprise.

Sauver Fram, groupe familial, lui tient à coeur plus que tout, a-t-il expliqué. M. Colson reste l’un des actionnaires principaux, détenant 40% du capital. Sa demi-soeur Marie-Christine Chaubet en a autant, d’autres actionnaires familiaux 8%, Air France 9% et des minoritaires 3%.

Pour se concentrer sur Fram, M. Colson a annoncé qu’il quitterait bientôt la présidence du Syndicat national des agents de voyage (Snav).

Après les erreurs du passé (Fram a notamment raté le virage d’internet) et les coups durs du printemps arabe notamment, le bilan de Fram est lourd: 10 millions d’euros de pertes nettes en 2010, puis 23 millions en 2011 pour un chiffre d’affaires consolidé de 441,78 millions d’euros. 20 millions de pertes s’esquissent pour 2012, selon M. Colson.

“Les ventes espérées n’ont pas eu lieu. Et celles qui ont eu lieu, c’est à coup de promotions, donc avec une baisse des marges”, a-t-il expliqué. “2013 sera encore une année difficile. Pour 2014 j’espère pratiquement le retour à l’équilibre et pour 2015 le retour aux bénéfices”.

L’urgence est de combler le trou de la trésorerie. Il faut trouver “5 millions à court terme et 10 millions à moyen terme. Mais ce sera peut-être 30 ou 40 millions à plus long terme, cela peut aller loin”, a dit M. Colson, selon lequel Fram “souffre d’un manque d’oxygène”.

“La solution à court terme, ce sont les banques”, donc un emprunt bancaire pour lequel les actifs de Fram pourront servir de garanties. L’endettement de Fram est aujourd’hui de 27 millions d’euros.

Mais ensuite, Fram devra selon M. Colson réfléchir à se séparer de certains actifs “pas indispensables”. Comme la société d’autocars TRG, certains hôtels ou “boutiques”.

Fram possède 11 hôtels, des bureaux à Toulouse et dans la région, d’autres en région parisienne, les autocars TRG et les murs de certaines agences de distribution.

Au total, les actifs de Fram sont estimés à 160 millions d’euros.

Pour économiser, Fram va rapatrier certaines équipes vers des bâtiments du groupe, a dit M. Colson, qui s’adjoindra d’ici la fin de l’année un directeur général — “un ancien de Fram” et “un enfant du pays” à Toulouse.

Quant au départ soudain le 10 octobre, après dix mois de fonction, de son prédécesseur Olivier de Nicola, M. Colson (qui dirigeait jusque-là le conseil de surveillance) l’a expliqué par “des divergences sur la politique à court terme” et par un conflit de styles: “peu à peu, j’ai vu que ça ne collait pas (…) Il y a la manière et la manière”.

La stratégie choisie pour Fram ne changera pas pour autant, avec notamment une réduction des produits et destinations.

M. Colson a aussi dit son souhait d’ouvrir le capital à un ou des partenaires extérieurs, via une augmentation de capital réservée. Et ce, quitte à ce que lui et sa demi-soeur, avec laquelle il est en froid depuis des années, perdent le contrôle de Fram. Car “la majorité c’est une chose, la vie et la pérennité de l’entreprise, c’est encore mieux”.