France Télécom réduit son dividende pour se préparer à une année 2013 difficile

photo_1351148048928-1-1.jpg
éphane Richard, PDG de France Télécom, le 5 juin 2012 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[25/10/2012 07:00:44] PARIS (AFP) France Télécom a annoncé jeudi une baisse du dividende versé aux actionnaires pour 2012 et 2013, lors de la publication d’un chiffre d’affairesen légère baisse au troisième trimestre, et annoncé prévoir une année 2013 difficile en raison d’un contexte “plus dégradé qu’anticipé”.

Pour les exercices 2012 et 2013, le dividende sera d'”un minimum” de 0,80 euro, contre 1,40 euro en 2011, “compte tenu des pressions sur le +cashflow+ opérationnel”, a résumé Gervais Pellissier, directeur exécutif chargé des finances, qui a expliqué cette décision par la nécessité “de préserver la solidité financière” de l’opérateur historique des télécoms français.

“Le dividende avait déjà, en février, été ramené à 40% à 45% du cashflow organique, ce qui faisait 1,20 euro. Nous le ramenons à 0,80, ce qui reste un rendement extrêmement élevé”, a-t-il relevé lors d’une conférence téléphonique.

L’action France Telecom s’échangeait mercredi soir 9,3 euros à la Bourse de Paris et l’investisseur qui achèterait le titre obtiendrait avec un dividende de 0,80 euro un rendement annuel de 9%. “Donc à peu près deux fois le rendement du CAC 40”, a fait valoir M. Pellissier.

M. Pellissier a indiqué que “l’arbitrage s’est fait entre un dividende qui aurait pu être servi au niveau attendu, et le fait de donner de l’assurance aux investisseurs sur la durée”.

France Télécom a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires en légère baisse de 1,1% au troisième trimestre, à 10,755 milliards d’euros, “marqué par l’effet des baisses de prix des services mobiles en France et dans les autres pays européens”, selon le communiqué.

“Dans la continuité de 2012, le groupe sera confronté en 2013 à un environnement plus difficile qu’initialement anticipé, avec des perspectives macroéconomiques dégradées, un marché mobile français sous forte pression concurrentielle et un poids de la réglementation qui restera à un niveau élevé”, a ajouté France Télécom.

Dans ce contexte “peu favorable”, le groupe indique anticiper pour l’an prochain une pression additionnelle sur son cash flow opérationnel qui demeurera supérieur à 7 milliards d’euros”, contre 8 milliards attendus pour l’exercice 2012.

“Pour 2013, l’environnement économique sera plus difficile qu’anticipé, les perspectives se sont dégradées par rapport à ce qu’on pouvait avoir en tête à mi-2012”, a résumé Gervais Pellissier.

Pour 2014 en revanche, France Télécom anticipe un flux de trésorerie “en croissance par rapport à 2013” mais n’avance pas de chiffre.

Au troisième trimestre, l’Ebitda (excédent brut d’exploitation) retraité s’est élevé à 3,6 milliards d’euros, contre 3,9 milliards un an plus tôt, et représentait 33,9% du chiffre d’affaires, “soit une diminution de 1,6 point, identique à celle observée au premier semestre”.

Côté abonnés, le nombre de clients d’Orange dans le monde s’élevait à 227,2 millions au 30 septembre, soit une hausse de 3,1% sur un an.

“Le rebond est très significatif au 3e trimestre qui enregistre 3 millions de clients supplémentaires (nets des résiliations)”, indique le groupe.

Il souligne notamment le fait qu’en France, la part de marché dans le mobile se stabilise à 37,4%. “Le troisième trimestre confirme l’amélioration amorcée au moins de juin, avec 317.000 clients supplémentaires, après une diminution de 155.000 clients au deuxième trimestre et de 615.000 au premier trimestre”.

“Après le choc” de l’arrivée d’un quatrième opérateur (Free Mobile) au premier semestre, “nous reprenons une croissance de notre base clients mobile”, a résumé M. Pellissier.