Accueil partagé à la proposition d’un super commissaire à l’Economie

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éenne à Bruxelles (Photo : John Thys)

[17/10/2012 10:55:07] FRANCFORT (AFP) La proposition du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble de renforcer les pouvoirs du commissaire européen aux Affaires économiques était accueillie mercredi de manière partagée dans l’Union européenne.

Jörg Asmussen, membre allemand du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé que c’était une “bonne idée” de conférer à ce commissaire un droit de veto sur les budgets nationaux quand ils ne respectent pas les critères européens de dette et de déficit publics.

Un budget national trop déficitaire devrait être rejeté “intégralement” par le commissaire car “les Etats devraient garder la compétence de corriger eux-même leurs budgets”, a dit M. Asmussen dans une interview à la radio régionale hr-Info, qui doit être diffusée mercredi soir.

En revanche, le président allemand du parlement européen, Martin Schulz, a mis en garde contre une mise sous tutelle des parlements nationaux, dans un entretien à la radio Deutschlandfunk mercredi matin.

“Je ne recommanderais pas une mise sous tutelle des parlements nationaux, donc du Bundestag, c’est-à-dire, qu’un commissaire à Bruxelles dise que ce que le Bundestag a décidé, je le rejette”, a-t-il dit dans cet entretien.

M. Schulz a toutefois “donné raison sur un point” à M. Schäuble: “Si nous voulons imposer une discipline budgétaire -et nous le voulons tous- on doit avoir à un moment quelqu’un qui peut l’imposer”.

Pour M. Asmussen, les propositions de M. Schäuble, qui s’était exprimé mardi dans l’avion qui le ramenait d’une visite en Asie, “touchent un point très important (…): comment déléguer à l’avenir plus de souveraineté en Europe, pour prendre en compte les exigences de stabilité de l’Union monétaire”.

Le responsable de la BCE a réclamé par conséquent “une feuille de route pour savoir à quoi ressemblera l’Europe dans les dix prochaines années”.

L’idée d’un super commissaire européen aux Affaires économiques est un vieux serpent de mer.

Depuis un an, le pouvoir de la Commission a été considérablement élargi en matière monétaire et financière, avec le renforcement du pacte de stabilité (“six pack”), l’adoption d’un pacte budgétaire qui impose des “règles d’or” et de grands pas faits vers une union bancaire.

Mais cela reste insuffisant aux yeux de Berlin qui prône davantage de contrôle en échange de la solidarité à l’oeuvre en faveur des pays en difficulté.

Les dirigeants de l’UE se réunissent jeudi et vendredi en sommet à Bruxelles.