Le géant minier Rio Tinto va réduire ses coûts en Europe de 30%

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Logo de Rio Tinto (Photo : Philippe Lopez)

[16/10/2012 16:25:53] PARIS (AFP) Le géant minier anglo-australien Rio Tinto prévoit de réduire ses coûts en Europe de 30% d’ici fin 2013, une annonce faite lors d’un comité de groupe européen à Roissy, près de Paris, a-t-on appris mardi auprès des syndicats, qui redoutent des réductions d’effectifs.

La direction nous a dit “qu’il faut qu’on arrive à une réduction des coûts de l’ordre de 30%. Cette annonce va bien angoisser les salariés”, a affirmé à l’AFP Véronique Roche, déléguée nationale CFE-CGC et secrétaire du comité d’entreprise européen de Rio Tinto France.

Les effectifs européens sur les sites de Londres, Paris et Voreppe (Isère) devraient être réduits, “y compris les activités de Rio Tinto Aluminium (soit, en France, ECL, Carbonne Savoie et Aluminium Pechiney, ndlr), de l’ordre de 30% en moyenne d’ici fin 2013”, a-t-elle ajouté.

Le groupe compte établir son diagnostic d’ici la fin de l’année, a précisé la syndicaliste qui rappelle que 220 emplois ont déjà été supprimés en 2012, dont 103 aux Pays-Bas, 80 en Angleterre, 27 en Islande, et 10 au Pays de Galles.

Rio Tinto compte près de 2.700 salariés en Europe, dont 1.800 en France, selon elle.

Au sujet de l’usine d’aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), qui emploie 600 personnes, “la direction nous a affirmé qu’elle privilégiait toujours la vente et nous a confirmé qu’elle arrêtait les négociations avec EDF”, a assuré Mme Roche.

Rio Tinto négociait depuis plusieurs mois un nouveau contrat d’électricité avec EDF pour son usine de Savoie, le contrat actuel arrivant à échéance au printemps 2014. Le groupe avait menacé de fermer l’usine s’il n’obtenait pas un prix satisfaisant et ne trouvait pas de repreneur.

Le groupe a également indiqué lors du comité de groupe qu’une “petite dizaine” de repreneurs “avaient manifesté un intérêt pour le site”, selon elle.

“C’est le repreneur final qui devra négocier avec EDF, mais s’ils n’arrivent pas à vendre, ils ferment”, a ajouté la syndicaliste.

“Comment un repreneur va-t-il pouvoir faire une offre ferme pour racheter Saint-Jean, s’il ne sait pas combien cela va lui coûter en énergie ?”, s’est-elle interrogée.

Le géant minier s’occupe de prospection, d’exploitation et de traitement de ressources minérales et produit principalement de l’aluminium, du cuivre, des diamants, de l’énergie (charbon et uranium), de l’or, des minéraux industriels et du minerai de fer.

A l’image des autres grands groupes miniers, qui pâtissent du ralentissement économique en Chine, il a affiché au premier semestre une baisse de 25% de son bénéfice net tandis que ses revenus ont reculé de 15% en Europe (hors Grande-Bretagne) et de 20% aux Etats-Unis.