Citi fait mieux que prévu grâce à l’embellie de l’immobilier et des marchés

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Des distributeurs de la banque Citi en Californie (Photo : Justin Sullivan)

[15/10/2012 18:47:10] NEW YORK (AFP) La banque américaine Citigroup a enregistré un bénéfice net en chute de 88% mais meilleur qu’attendu au troisième trimestre à cause de lourds éléments exceptionnels, et a mis en avant l’amélioration de ses activités principales, notamment dans l’immobilier, ce qui dopait son action.

Le bénéfice net a plongé de 88% sur un an à 468 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 1,06 dollar par action, supérieur aux attentes de Wall Street.

Le chiffre d’affaires a reculé de 33% à 14,0 milliards de dollars à cause de la cession à Morgan Stanley de la part de Citi dans leur coentreprise de courtage Morgan Stanley Smith Barney, mais dépasse les prévisions des analystes en excluant les éléments exceptionnels.

L’action de Citi accélérait sa progression à la mi-séance et bondissait de 4,44% à 36,29 dollars.

Le directeur général Vikram Pandit a mis en avant dans un communiqué l’amélioration de “la dynamique des activités principales (du groupe) ce trimestre grâce à l’augmentation des prêts générés” notamment.

“La croissance est là, dans nos activités de marché et de banque d’investissement”, a renchéri le directeur financier John Gerspach lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

Vikram Pandit a aussi voulu rassurer sur la gestion du risque “prudente de la banque (…) de manière à pouvoir poursuivre la croissance de nos activités de façon saine et en toute sécurité”.

Les résultats de la troisième banque américaine en termes d’actifs ont pâti d’une perte exceptionnelle avant impôts de 4,7 milliards de dollars, annoncée en septembre et liée à la vente de sa part de Morgan Stanley Smith Barney.

A cela s’ajoute une charge comptable de 776 millions de dollars passée dans la division de courtage, liée à une baisse des taux d’intérêt comparé au troisième trimestre 2011. Elle a entraîné une dépréciation des prêts, produits dérivés et obligations émis par le groupe à leur valeur de marché à la clôture du troisième trimestre.

Le patron de Citi a averti que ces “pressions sur les rendements des prêts et investissements allaient se poursuivre jusqu’à au-delà du quatrième trimestre”.

Hors ces ajustements comptables, les dirigeants de la banque ont dressé un portrait optimiste des activités de la banque, parlant d’une hausse de ses recettes de courtage à la fois dans l’obligataire et les actions, et d’une petite progression de celles de la banque de détail, grâce à un rebond des prêts immobiliers aux Etats-Unis et d’une hausse des nouveaux comptes de dépôts.

Vendredi, JPMorgan Chase avait déjà salué la reprise du marché hypothécaire.

En revanche, Citi a déploré un léger recul de son chiffre d’affaires dans les services financiers (banque privée, gestion de trésorerie, banque d’entreprise, etc).

M. Gerspach s’est inquiété de la “faible reprise” en Amérique du Nord et des “très grandes incertitudes” qui pèsent sur l’économie américaine, notamment à cause de la perspective du “mur budgétaire”.

Si les camps républicain et démocrate ne s’accordent pas d’ici la fin de l’année sur la manière de réduire la dette du pays, des coupes budgétaires automatiques et aveugles entreront en vigueur, risquant de tuer dans l’oeuf la reprise.

Vikram Pandit a estimé que les marchés émergents allaient tirer la croissance de la banque pendant les mois à venir, en particulier l’Inde ou Singapour en Asie, où le Japon et la Corée sont à l’inverse sous pression, ou encore le Mexique.

A l’instar de ceux du site 247wallst.com ou de la maison de courtage Drexel Hamilton, les analystes ont généralement salué dans leurs notes la poursuite de la réduction du périmètre et des pertes de Citi Holdings, division où ont été placés tous les actifs non stratégiques ou à problème de la banque après la crise financière, et dont elle souhaite à terme se séparer.