La péninsule ibérique au centre de la contestation sociale contre l’austérité

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à Madrid le 7 octobre 2012 (Photo : Dani Pozo)

[13/10/2012 10:24:26] LISBONNE (AFP) La péninsule ibérique était samedi au centre de la contestation sociale avec des milliers de personnes attendues à Lisbonne et dans diverses villes du Portugal pour manifester contre l’austérité tandis qu’à Madrid le mouvement des indignés organisait un concert de casseroles.

Au Portugal, les protestations devaient prendre un aspect festif et culturel avec la participation de nombreux artistes – comédiens, musiciens, chanteurs ou danseurs – notamment à Lisbonne où la place d’Espagne, l’une des plus importantes de la capitale, choisie comme pour souligner des préoccupations communes aux deux pays, devait se transformer à partir de 16H00 GMT en une véritable scène de spectacle.

Comme à Madrid à peu près à la même heure, un concert de casseroles était également prévu, les manifestations s’inscrivant dans le cadre de la journée internationale “Global Noise” (“bruit mondial” ndlr) contre la dette des Etats, alors que les deux pays du sud de l’Europe sont secoués par une contestation sociale croissante face à l’austérité.

Aux cris de “Cette dette n’est pas la nôtre, nous ne payerons pas”, les Indignés espagnols ont appelé à une marche “casserole en main” pour faire le plus de bruit possible et dénoncer “l’oppression d’un système injuste qui privilégie le capital aux dépens des hommes”.

A Madrid, la marche doit commencer devant le siège de l’Union européenne, passer devant la Banque d’Espagne pour se terminer sur la place de la Puerta del Sol où le mouvement des Indignés a vu le jour le 15 mai 2011.

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à Paris (Photo : Miguel Medina)

A l’instar des Indignés espagnols, des groupes apolitiques portugais utilisent les réseaux sociaux comme caisse de résonance. Ce sont eux qui, il y a un mois, ont réussi à faire descendre dans les rues de Lisbonne et d’une trentaine de villes du pays plusieurs centaines de milliers de personnes, une mobilisation sans précédent depuis que le Portugal a obtenu en mai 2011, un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros.

Leur manifestation devait être rejointe par des sympathisants du principal syndicat portugais, la CGTP, qui organisait vers 14H30 GMT un rassemblement dans le centre de la capitale.

En échange du plan d’aide accordé par l’Union européenne et le Fonds monétaires international, le gouvernement du Premier ministre de centre droit, Pedro Passos Coelho, a mis en oeuvre un programme de réformes et de rigueur qui a eu pour effet d’aggraver la récession et le chômage.

Cette année l’économie doit reculer de 3% tandis que les chômeurs doivent représenter près de 16% de la population active, selon des prévisions officielles.

Après avoir dû admettre qu’il ne pourrait respecter ses engagements de réduction du déficit public, le gouvernement portugais a obtenu de la “troïka” (UE-FMI-BCE) représentant ses créanciers, un allégement de ses objectifs, mais en échange il lui a fallu s’engager à de nouvelles mesures d’austérité.

Il a opté pour une hausse généralisée des impôts dont les détails doivent être révélés lundi lors de la présentation au parlement du budget 2013.

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érité le 21 septembre 2012 à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

Le ministre des Finances, Vitor Gaspar, a déjà indiqué que le taux moyen d’imposition des revenus passerait de 9,8% cette année à 13,2% l’année prochaine, un projet qualifié de “bombe atomique fiscale”, par le Parti socialiste, principale formation d’opposition.

Alors que l’Espagne, comme le Portugal, applique de sévères mesures d’austérité, elle risque prochainement de le rejoindre, aux côtés de la Grèce et de l’Irlande, au sein des pays ayant eu recours à un plan de sauvetage pour échapper à la faillite.