Tunisie – Thierry Courtaigne (MEDEF) : «Votre réussite est la nôtre et vos difficultés sont les nôtres»

thierry-courtaigne-medef-101012.jpgLe fait que la mission programmée par le Medef en Tunisie n’ait pas été annulée malgré l’incertitude du moment et l’inquiétude que le pays inspire, surtout depuis le 14 septembre 2012, constitue une éloquente illustration de la solidarité et du soutien français. Mais les patrons attendent des Tunisiens qu’ils réagissent pour redresser l’image et la crédibilité de leur pays.

Annoncée puis reportée de quelques jours, la visite de Thierry Courtaigne en Tunisie a finalement eu lieu fin septembre. Le vice-président de Medef international et directeur général du Medef (Mouvement des Entreprises de France) y est venu en éclaireur pour préparer la visite que devrait effectuer fin novembre une mission d’entreprises françaises.

Initialement, il était prévu que celle-ci soit dirigée par Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEF. Mais la date de la mission ayant été avancée du 29 au 22 novembre 2012, la venue en Tunisie de la patronne des patrons français dépend de son agenda.

La visite-éclair de M. Courtaigne a eu lieu près de deux semaines après l’attaque contre l’ambassade des Etats-Unis et les menaces contre celle de la France. Deux évènements qui, selon le représentant du patronat français, ont d’autant plus choqué «les amis de la Tunisie» que ceux-ci percevaient jusqu’ici le pays comme un «pays sympa» et les Tunisiens comme des «gens adorables». Et que la tradition en Tunisie est «de prendre soin des étrangers et d’assurer leur sécurité».

Connaissant la Tunisie depuis une bonne trentaine d’années, Thierry Courtaigne semble avoir trouvé une explication des évènements du 14 septembre qui ont beaucoup inquiété et étonné tant la vaste majorité des Tunisiens que les étrangers, notamment les plus familiers du pays, comme les Européens. Pour lui, «la société civile tunisienne, habituée peut-être à être dirigée d’une main de fer (et libérée depuis le 14 janvier 2011, ndlr), n’a pas encore retrouvé son équilibre».

Après le «tsunami» du 14 septembre, les Européennes ont tout naturellement besoin de «comprendre», d’avoir «une certaine lisibilité de l’avenir du pays», de savoir quelle politique va être suivie et quelle sera la vision du pays de ses relations avec ses voisins.

Tout en incitant les Tunisiens à «ne pas laisser se détériorer l’image de la Tunisie» en essayant de s’opposer à la communication faite à son sujet à l’étranger, notamment par certains de ses concurrents, le vice-président de Medef international assure être venu pour leur dire que les Français, en l’occurrence les chefs d’entreprise français, «sont complètement solidaires avec eux». Ce n’est «que des mots», affirme le directeur général du Medef. «Pour les Français, les pays du Maghreb sont la priorité des priorités. Votre réussite est la nôtre et vos difficultés sont les nôtres. Nous sommes étroitement associés». Et le fait que la mission programmée par le Medef en Tunisie n’ait pas été annulée malgré l’incertitude du moment et l’inquiétude que le pays inspire actuellement constitue une éloquente illustration de la solidarité et du soutien français.