L’industrie de l’automobile pourrait perdre 10 usines et 80.000 emplois en Europe

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ès de Rennes, en août 2012 (Photo : Thomas Bregardis)

[05/09/2012 17:07:53] PARIS (AFP) Entre cinq à dix usines automobiles pourraient fermer et jusqu’à 80.000 emplois disparaître dans les deux à trois ans en Europe de l’Ouest où la demande est en berne et les sites de production ne tournent pas à plein, estime mercredi le cabinet spécialisé Roland Berger.

“Depuis 2007, le marché automobile européen subit une forte baisse et tout particulièrement le segment milieu de gamme”, relève Roland Berger dans cette étude réalisée en juillet.

Les ventes de voitures particulières et de véhicules utilitaires du segment “milieu de gamme” en Europe et en Turquie, le plus important, ont reculé de 23% sur la période à environ 12,5 millions d’unités, selon leurs calculs.

Celles de modèles à bas coûts (marques Dacia, Chery, Hyundai-Kia et Chevrolet) ont en revanche progressé de 40% et celles dans le “premium” et le haut de gamme (BMW, Mercedes, Audi, Lexus, Infini, DS) n’ont reculé que de 14%.

Par conséquent, les usines qui fabriquent des modèles de milieu de gamme ne tournent pas à plein. La situation est particulièrement vraie en Europe de l’Ouest, alors que “la base de production européenne s’est déplacée en Europe de l’Est” depuis les années 2000, rappelle l’étude.

La production de voitures et d’utilitaires en France dans le milieu de gamme a ainsi reculé de 28% entre 2007 et 2012.

Cette situation entraîne une “surcapacité industrielle sur le milieu de gamme (qui) menace jusqu’à 10 usines et 80.000 emplois” en incluant la sous-traitance la fabrication de moteurs en Europe de l’Ouest, selon l’étude.

“Le retour à un taux d’utilisation des capacités normal impliquerait la fermeture d’environ 10 usines, chez les constructeurs les plus touchés: cinq à court terme et potentiellement cinq supplémentaires si la tendance de marché perdure”.

Le français PSA Peugeot Citroën a déjà annoncé la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, en région parisienne. Des usines d’Opel, filiale de l’américain General Motors et de Fiat paraissent aussi menacées.

“A part Volkswagen et Ford, les autres constructeurs affichent des taux de productivité dans leurs usines qui sont insoutenables et le marché ne va pas se redresser”, relève Max Blanchet, consultant senior chez Roland Berger, à l’AFP, en parlant de GM et d’Opel, de PSA Peugeot Citroën et Renault et de Fiat.

Pour lui, les fermetures devraient intervenir dans les deux à trois ans à venir.

Cette situation s’explique par la crise économique mais surtout par “une tendance structurelle de fond”: “le nombre de kilomètres parcourus a tendance à baisser à cause du prix du carburant, les gens gardent plus longtemps leurs véhicules et c’est pour ça que le parc vieillit”, explique M. Blanchet.