Les dirigeants européens cherchent à rassurer avant la réunion de la BCE

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ée le 5 septembre 2012 (Photo : Philippe Wojazer)

[05/09/2012 16:24:08] PARIS (AFP) Les dirigeants européens ont multiplié mercredi les déclarations rassurantes à la veille d’une réunion très attendue de la Banque Centrale Européenne (BCE).

“La crise est perçue à tort comme une menace à la survie de la zone euro”, a affirmé dans la matinée le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy, avant de se rendre à Paris pour rencontrer le président François Hollande.

Dans un communiqué, l’Elysée a dit attacher une “très grande importance” aux travaux de M. van Rompuy qui doit rendre d’ici à la fin de l’année un rapport sur l’approfondissement de l’Union économique et monétaire.

M. Van Rompuy a quitté la capitale française sans faire de déclaration.

Plus tôt dans la matinée, il avait reconnu à Bruxelles devant les ambassadeurs de l’UE qu’il existait un “doute existentiel sur la zone euro”, se disant toutefois “convaincu qu’on réussira à le lever”, même si cela prendra du temps.

Les dirigeants européens ne cachent pas qu’ils comptent sur la BCE pour les aider à y parvenir. M. Van Rompuy a jugé que les taux d’intérêt imposés à certains pays pour emprunter sur les marchés étaient “économiquement totalement injustifiés”, reprenant ainsi des propos du président français et du chef du gouvernement italien Mario Monti. Les deux dirigeants ont appelé mardi à Rome les instances européennes, à commencer par la BCE, à soulager les tensions sur les marchés obligataires, qui visent notamment l’Italie et l’Espagne.

Le président de l’institution de Francfort, Mario Draghi, est donc particulièrement attendu jeudi à l’occasion de la conférence de presse qu’il donne traditionnellement à l’issue de la réunion des gouverneurs de la BCE. Signe de l’importance de cette réunion, le chef du forum de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, y assistera pour y présenter l’analyse des ministres des Finances de la zone euro.

Dirigeants européens et investisseurs attendent de M. Draghi qu’il précise les mesures qu’il compte prendre pour abaisser le coût de l’emprunt des pays les plus fragiles, une promesse esquissée il y a un mois.

Les marchés restent toutefois circonspects et de nombreux analystes ont d’ores et déjà invité à la plus grande prudence.

“Nous ne pouvons attendre de miracles” de la BCE

“On s’approche de la réunion de la BCE demain (jeudi) et pour cette raison les marchés sont volatiles”, a expliqué Paul Donovan, économiste chez UBS.

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éenne Herman Van Rompuy, le 5 septembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

“Nous ne pouvons attendre de la BCE qu’elle fasse des miracles, car ses dirigeants ont un cadre à respecter”, a renchéri de son côté le Premier ministre finlandais, Jyrki Katainen, depuis Tokyo où il a rencontré mercredi son homologue japonais Yoshihiko Noda. Il lui a assuré que l’Europe était déterminée à soutenir l’euro, reprenant à son compte le discours rassurant de l’Europe ces derniers jours.

M. Van Rompuy a ainsi affirmé mercredi qu’il y avait “une véritable volonté de la part des dirigeants de l’UE de répondre à la nature systémique de la crise, de terminer une maison à moitié construite”.

“J’ai parlé à de nombreux dirigeants au cours des derniers jours et semaines et je peux confirmer leur volonté politique”, a-t-il assuré.

M. Van Rompuy a multiplié les rencontres avec les responsables européens. Il s’est entretenu la semaine dernière avec le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy et mardi avec la chancelière allemande Angela Merkel. Après Paris, il rencontrera les chefs de gouvernement grec Antonis Samaras puis italien Mario Monti.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s’est également voulu confiant, assurant mercredi que le calme allait revenir sur les marchés, même si cela prendrait du temps. “L’année prochaine, l’euro va se stabiliser et la nervosité se réduire sur les marchés financiers”, a assuré M. Schäuble.

Le risque pour l’Italie d’être emportée dans une crise financière comme celle que connaît la Grèce s’est “éloigné” et la reprise économique est à la porte, bien qu’encore imperceptible, a jugé de son côté M. Monti, interrogé mercredi par une télévision italienne