Crédit immobilier de France : l’Etat garantit 4,7 milliards d’euros

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édit immobilier de France, le 2 septembre 2012 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[02/09/2012 15:02:39] PARIS (AFP) L’Etat accordera sa garantie au Crédit immobilier de France à hauteur de 4,7 milliards d’euros, et l’établissement de crédit aux particuliers en grande difficulté sera géré en extinction, c’est-à-dire qu’il n’octroiera pas de nouveaux prêts, indiquent dimanche plusieurs sources.

Le CIF, qui dispose de 2,4 milliards de fonds propres et gère 33 milliards d’euros de crédits, ne produira plus de nouveaux crédits, car “le modèle financier ne permettra pas à la banque de poursuivre ses activités” et “traditionnellement la Commission européenne exige ce type de contrepartie” quand on lui présente un plan de garantie d’Etat, explique-t-on à Bercy.

Selon une source proche du dossier, la garantie accordée par l’Etat pour secourir l’établissement se monte à 4,7 milliards d’euros, dans une opération qui sera le premier sauvetage dans le secteur bancaire depuis celui du franco-belge Dexia.

“Pour permettre au groupe CIF de respecter l’ensemble de ses engagements, l’Etat a décidé de répondre favorablement à sa demande de lui octroyer une garantie. Cette garantie sera mise en place sous réserve de l’autorisation de la Commission Européenne et du Parlement, qui sera saisi dans le cadre de la plus prochaine loi de finances”, avait annoncé Bercy la veille dans un communiqué.

Le départ vendredi soir de l’ancien dirigeant Claude Sadoun, critiqué sur sa gestion du dossier, a scellé l’intervention du ministère dans ce dossier.

Mais alors qu’il avait souligné dans son communiqué s’attendre à ce que M. Sadoun “renonce à toute indemnité”, Bernard Sevez, nouveau PDG du CIF, lui aurait signé un chèque de 1,5 million d’euros, selon la Tribune.fr.

Le CIF, spécialiste des prêts immobiliers aux particuliers et lié au mouvement HLM, a tenté sans succès de s’adosser à une banque pour sortir de l’étau dans lequel l’avait placé la décision de l’agence de notation Moody’s de baisser de trois crans sa note, le coupant de son accès au financement.

“Le groupe a un modèle financier qui n’est plus viable. Il a un problème de concentration de son activité sur un marché” et un “problème de liquidités, parce qu’il a très peu de dépôts et donc un besoin structurel très important de refinancement sur les marchés”, précise-t-on au ministère.