Dexia tombe dans le rouge au 1er semestre, plombée par le coût de son financement

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à Tournai, en Belgique, le 5 octobre 2011 (Photo : Philippe Huguen)

[03/08/2012 09:03:34] PARIS (AFP) La banque franco-belge Dexia a de nouveau été dans le rouge au premier semestre, subissant une perte nette de 1,2 milliard d’euros, notamment liée au coût des garanties des Etats français, belge et luxembourgeois pour son financement.

Le résultat a également été plombé par une dépréciation de la valeur de sa participation dans la banque autrichienne Kommunalkredit Austria, à hauteur de 184 millions d’euros, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.

La publication des résultats du groupe, prévue à 07H00 (05H00 GMT), a été retardée par un problème informatique, ce qui a conduit le régulateur boursier belge à suspendre la cotation du titre. A sa reprise, à 09H45, l’action valait 0,21 euro, un niveau inchangé par rapport à la clôture de jeudi.

Dexia souligne que le coût des garanties apportées par les trois Etats européens a augmenté pour atteindre 313 millions d’euros, contre 200 millions au premier semestre 2011. Au total, les coûts de financement ont grimpé de 370 millions d’euros d’un semestre sur l’autre.

Au 1er août, Dexia avait émis 49,2 milliards d’euros de dette garantie sous le régime des nouvelles garanties accordées fin 2011. La garantie temporaire accordée à Dexia par la France, la Belgique et le Luxembourg a été relevée de 45 à 55 milliards d’euros début juin.

Le schéma définitif soumis par les Etats prévoit un plafond de garantie portant sur 90 milliards d’euros d’emprunts. Il est actuellement en cours d’examen par la Commission européenne, qui a ouvert une enquête approfondie sur Dexia et veut évaluer la compatibilité de cette garantie avec les règles du marché intérieur.

Sur ce sujet, les discussions “sont toujours en cours”, indique Dexia dans son communiqué.

Elle y confirme également le remplacement de son administrateur délégué Pierre Mariani par le Belge Karel de Boeck, tandis que Robert de Metz a été nommé président.

Il était déjà prévu que M. Mariani reste en place jusqu’à la publication des comptes semestriels. Il assurera encore la présidence de la filiale turque Denizbank et de la filiale de gestion d’actifs Dexia Asset Management jusqu’à la conclusion de leur cession.

Les cessions engagées dans le cadre de son plan de restructuration ont, en outre, engendré des pertes à hauteur de 458 millions d’euros, dont 203 millions pour Dexia Banque Internationale à Luxembourg (BIL) et 202 millions pour la banque turque Denizbank.

“Les résultats du premier semestre sont pénalisés par le coût des cessions engagées depuis l’automne 2011 et le fardeau que constitue le coût de financement du groupe”, a souligné Pierre Mariani, cité dans le communiqué.

Concernant la cession de sa filiale de gestion d’actifs, Dexia Asset Management, la banque franco-belge, qui avait annoncé être en négociations avec trois investisseurs internationaux, explique que les discussions se poursuivent.

Il en va de même avec avec la Caisse des dépôts et la Banque Postale pour la mise en place par la France d’une nouvelle structure pour le financement des collectivités locales.

Sur le plan de sa solvabilité, la banque a vu son ratio de fonds propres “durs” (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits accordés) reculer à 6,2%, contre 6,4% au 31 décembre 2011.

Elle précise toutefois que la finalisation des cessions en cours et déjà annoncées permettrait de réduire encore davantage la taille des engagements qu’elle porte et ainsi de faire remonter le ratio de fonds propres durs à 10,8%.