Wall Street : un problème de logiciel coûte 440 mds de dollars à une firme de courtage

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à la bourse de New-York (Photo : Allison Joyce)

[03/08/2012 08:05:27] NEW YORK (AFP) L’introduction ratée par une société de courtage institutionnel américaine d’un nouveau logiciel à l’ouverture de la Bourse de New York (NYSE) mercredi lui a coûté 440 millions de dollars et a affecté les cours de plusieurs titres.

Knight Capital a fait face à un “problème technique” lorsque le logiciel a été lancé, ce qui “a provoqué l’envoi par erreur sur le marché de nombreux ordres liés à des titres cotés sur le NYSE”, a annoncé jeudi la société dans un communiqué.

“Les clients n’ont pas été affectés par ces ordres envoyés par erreur et le problème de logiciel a été limité au routage de certaines actions du NYSE”, a assuré Knight Capital. La société a pris en charge les ordres passés par erreur “ce qui en a résulté une perte avant impôt d’environ 440 millions de dollars”.

L’incident pourrait avoir en revanche des conséquences importantes pour l’entreprise, la perte étant notamment supérieure à son chiffre d’affaires du deuxième trimestre (289 millions de dollars).

“L’effrondrement sous nos yeux de Knight capital, un énorme agent de courtage dont les volumes quotidiens approchaient ceux du New York Stock Exchange, affecte très négativement la confiance des investisseurs”, a indiqué l’analyste de Meeschaert New York, Gregori Volokhine.

Après avoir perdu près d’un tiers de sa valeur mercredi, le titre a chuté de 62,82% à 2,58 dollars.

La société a indiqué que ses liquidités avaient été “fortement affectées” et qu’elle “cherchait activement des alternatives stratégiques et financières”.

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier, Knight capital a entamé des démarches avec une société concurrente, Virtu Financial LLC, en vue d’une éventuelle fusion. Aucun accord n’est encore garanti, a toutefois assuré le quotidien.

Ce “nouvel incident de courtage a obligé le NYSE à intervenir” et à suspendre le courtage “d’une demi-douzaine d’actions”, a indiqué l’analyste Frederic Dickson, de DA Davidson. Le problème, “inhabituel” selon lui, “a produit des volumes importants sur les titres impliqués mais ne s’est pas traduit par un événement majeur sur le marché”.

Pour l’analyste Jon Ogg, du site 24/7 Wall Street, “ce n’était pas aussi grave que lors du ‘krach-éclair’ en 2010 mais ce n’était pas non plus une partie de plaisir”.

Le 6 mai 2010, le Dow Jones avait plongé de près de 1.000 points en quelques minutes. Les régulateurs des marchés américains, la SEC et la CFTC, avaient quelques mois plus tard mis en cause un algorithme de ventes, processus informatique complexe permettant une vente massive en quelques minutes. Cet incident avait plus généralement reposé la question des techniques sophistiquées de plus en plus répandues parmi les professionnels.